La cour d'appel de Toulouse a - enfin - examiné la responsabilité de la société-mère.
AZF:Total, loin du terrain et de ses filiales
La cour d'appel de Toulouse a - enfin - examiné la responsabilité de la société-mère.
Dernier jour des débats pour le procès en appel de la catastrophe d'AZF et l'ancien PDG de Total était enfin entendu sur la responsabilité du groupe pétrolier dans l'explosion de l'une de ses filiales. L'objet d'une citation directe, dans ce procès.
Thierry Desmarest, patron du groupe au moment de faits, n'a pas varié d'un iota dans sa position.
Il n'était pas au courant de tout ce qui se passait dans ses "entreprises partenaires". Mais ce dont il est sûr, c'est de n'avoir jamais ordonné de coupes budgétaires concernant l'environnement et la sécurité.
Après la fusion entre Total et Elf, intervenue 19 mois seulement avant la catastrophe, Grande Paroisse n'a jamais fait de demandes exagérées de budget : Total n'a donc pas eu à trancher en défaveur de la société.
Au final, les seules décisions prises par le PDG de Total concernant AZF l'ont été après la catastrophe du 21 septembre 2001, qui a fait 31 morts à Toulouse. Ces décisions concernaient les indemnisations des victimes que le groupe pétrolier a pris en charge, en lieu et place de Grande Paroisse.
"Ceci dit, je suis parfaitement conscient que pour les victimes, pour ceux qui ont perdu un proche, une indemnisation ne remplace pas ce qu'ils ont subi", a notamment déclaré Thierry Desmarest.
Pour les parties civiles, en revanche, les finances passaient avant la sécurité. Ce dont s'était plaint le directeur de l'usine, Serge Biechlin, à l'occasion d'un comité d'établissement.
Faux, répond Thierry Desmarest. Les entreprises étaient autonomes, la maison-mère (ou plutôt la maison-"grand-mère", selon la défense) n'intervenait en rien sur le terrain.
Quant à l'avocat du groupe, maître Jean Veil, il a purement et simplement refusé de poser des questions à son client. Sa position sera connue de tous le jour de sa plaidoirie, a-t-il dit.