En 1942, Ruth est devenue Renée pour échapper aux Nazis. Des familles tarnaises l'ont cachée...
Albi : témoignage ancienne réfugiée juive
Ruth Hartz avait cinq ans en 1942. Cette femme juive d'origine allemande doit la vie à des habitants de Saint-Juéry et Arthès qui l'ont cachée jusqu'à la fin de la guerre.
A l'heure où la France se souvient d'une des pages les plus sombres de son histoire, 70 ans après l'abomination de la rafle du Vel' d'Hiv', d'autres se rappelent que des Justes français ont aussi sauvé des vies.
Celle de Ruth, par exemple, revenue lundi dans le Tarn pour y recevoir la médaille des villes d'Arthès et de Saint-Juéry.
C'est là qu'en 1942, alors qu'elle n'est âgée que de cinq ans, elle trouve refuge, grâce à des familles tarnaises. Elle devient alors Renée et vit cachée dans la vallée du Tarn puis à Sorèze jusqu'à la fn de la guerre.
Lundi, celle qui est redevenue Ruth et vit désormais aux Etats-Unis a notamment retrouvé Lucette, la fille d'une des familles qui l'a recueillie. Des retrouvailles émouvantes entre cette femme qui avait fui l'Allemagne nazie avec sa famille et cette Tarnaise témoin de plusieurs rafles de familles juives dans les années quarante. Au péril de leur vie, ses parents ont aidé plusieurs juifs persécutés et ont été reconnus Justes parmi les Nations. Leurs noms figurent sur le mur des Justes au mémorial Yad Vashem de Jérusalem.
Ruth Hartz, aujourd'hui âgée de 75 ans, a émigré aux Etats-Unis en 1958. En 2008, elle a raconté son enfance dans un ouvrage de Stacy Cretzmeyer intitulé "Tu t'appelles Renée...".
Elle consacre sa vie à la mémoire de la Shoah.