Une mère poursuivie pour avoir caché pendant un an ses enfants à son ex-mari ne retournera pas en prison
Une mère refuse de présenter ses enfants au père
Une mère poursuivie pour avoir caché pendant un an ses enfants à son ex-mari ne retournera pas en prison
Une mère poursuivie pour avoir caché pendant un an ses enfants à son ex-mari qu'elle accuse d'abus sexuels a été condamnée mercredi à Castres à un an de prison, dont onze mois avec sursis, mais ne retournera pas en prison, en raison du temps passé en détention provisoire.
Sandrine Chastan, une documentaliste de 40 ans, répondait devant le tribunal correctionnel de non-représentation d'enfants aggravée. Le parquet demandait contre elle un an de prison dont six mois ferme.
Elle avait fui la maison familiale de Payrin-Augmontel (Tarn) fin 2009 avec ses trois enfants : deux jumeaux (un garçon et une fille qu'ellea eus avec son mari) et une fille aînée née d'une précédente union. Elle et les enfants ont ensuite vécu dans la clandestinité.
Elle accuse son mari de s'être livré à des abus sexuels sur ses filles, l'aînée âgée aujourd'hui de 15 ans, puis sa cadette qui a désormais huit ans. Mme Chastan a dit qu'elle n'avait d'abord pas cru sa fille aînée qui dénonçait des atteintes sexuelles, jusqu'à ce que la cadette à l'âge de 4 ans, porte les mêmes accusations à l'encontre de son père.
Elle affirme avoir demandé le divorce en octobre 2007 dans le but de "protéger ses enfants". Les plaintes étant classées sans suite, elle s'est mise une première fois hors la loi en ne présentant pas ses enfants à leur père pendant plus d'un an à partir du début 2008, puis en partant avec eux sans laisser d'adresse à la fin 2009.
La fuite durera un an, au cours duquel Sandrine sera condamnée à six mois de prison ferme pour non présentation d'enfants, et sera déchue de son autorité parentale.
Elle sera arrêtée le 7 décembre 2010 - devant le collège où était scolarisée sa fille aînée qu'elle avait confiée à sa soeur dès le début de la cavale - mais refusera toujours de livrer ses deux autres enfants à la gendarmerie, allant même jusqu'à entamer une grève de la faim du fond de sa cellule.
Elle n'a été relâchée qu'une fois les jumeaux retrouvés par les gendarmes, chez leur grand-mère et leur tante maternelles dans les Bouches-de-Rhône.
La soeur et la mère de Mme Chastan étaient poursuivies à ce titre pour complicité. Le tribunal les a condamnées respectivement à deux mois et trois mois de prison avec sursis.
Au cours de l'audience, la représentante du parquet a stigmatisé "l'irrespect total" de Mme Chastan pour les décisions de justice.
Les prévenues ont expliqué avoir agi dans l'intérêt des enfants. "Je suis une grand-mère avant tout. C'est la vie de mes petits-enfants qui était en jeu (...) Je regrette les conséquences mais pas ce que j'ai fait" a notamment déclaré la grand-mère.
"Je suis convaincue de la parole de mes trois enfants. Je veux les récupérer, je veux encore les protéger" a déclaré le principale prévenue.
Son avocat, Me Marc Geiger, qui a plaidé la relaxe, a estimé à l'issue de l'audience que sa cliente ne devrait pas faire appel.
L'ex-mari dément catégoriquement les accusations de son ancienne femme. Il a bénéficé d'un non-lieu à Castres concernant les accusations de la jumelle. Une autre procédure est à l'instruction à Avignon pour celles de l'aînée.
Le juge pour enfants devrait très prochainement se prononcer sur la garde des enfants. Les jumeaux sont placés. L'aînée vit chez sa grand-mère.