Disparition de Delphine Jubillar : son mari reste en prison, ses avocats n'ont pas pu étudier l'ensemble du dossier

L'époux de Delphine Jubillar, mis en examen et écroué pour "homicide volontaire par conjoint", ne sera pas libéré comme l'espéraient ses avocats. Ils ont obtenu un report de l'audience au 6 juillet pour prendre connaissance du dossier qu'ils qualifient de "tentaculaire".

Cédric Jubillar ne sera pas remis en liberté ce mardi, si tant est qu'il aurait pu l'être. Ecroué pour "homicide volontaire par conjoint" six mois après la disparition de sa compagne, il avait fait appel de son placement en détention provisoire. Mais ses avocats ont demandé le report de l'audience qui devait se tenir ce mardi. Ils estiment avoir eu trop tardivement accès à la procédure.

"Nous avons eu la copie de l'ensemble de la procédure ce lundi à 16h40, explique Jean-Baptiste Alary, l'un de ses trois avocats. C'est matériellement impossible, même à trois d'étudier en une nuit un tel dossier. Il comporte 2.500 actes. C'est un dossier tentaculaire".

"A notre corps défendant"

Si cette demande de report appararaît paradoxale de la part de la défense, elle s'explique poursuit l'avocat.

Nous devons pouvoir travailler correctement. C'est comme si on demandait à un chirurgien d'opérer sans avoir fait le diagnostic. C'est impossible. La cour n'a d'ailleurs pas eu accès au dossier non plus. Il faut que les droits de la défense soient respectés et qu'on puisse apporter une contradiction.

Jean-Baptiste Alary, avocat de Cédric Jubillar.

Les avocats regrettent le temps imputé à la numérisation du dossier. "Si on avait reçu le dossier de 10 tomes il y a 10 jours quand on l'a demandé, plaide Jean-Baptiste Alary, nous n'aurions pas fait cette demande de report. Ce n'est pas une stratégie, nous la faisons à notre corps défendant". 

Disparition criminelle privilégiée

Le mari de Delphine Jubillar a été mis en examen pour "homicide volontaire sur conjoint" et placé en détention à la prison de Seysses. Il est soupçonné d'avoir tué son épouse, disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre à Cagnac-les-Mines près d'Albi. 

Cédric Jubillar avait signalé aux gendarmes la disparition de la mère de ses deux enfants de 2 et 6 ans au matin. Selon lui, sa femme serait sortie de la maison vers 23h00 pour promener leurs deux chiens, avec son téléphone portable. Un faisceau d'indices ont abouti à l'arrestation de Cédric Jubillar le 16 juin.

La "disparition criminelle est privilégiée", a estimé le procureur Dominique Alzeari lors d'une conférence de presse le 18 juin dans un contexte de violentes disputes au sein du couple qui était en cours de séparation. Des déclarations qui avaient vivement fait réagir la défense.

Aucune trace

Pour les avocats de Cédric Jubillar, il n'existe aucun élément qui établisse qu'il y ait eu homicide. "Les premières constatations des gendarmes, c'est de dire qu'il n'y a aucune trace de lutte, explique Alexandre Martin. Il n'y a pas de trace de sang. Il n'y a pas de trace de fluide corporel. Il n'y a pour l'instant aucun élément pour soutenir cette thèse".

Les avocats de Cédric Jubillar maintiennent leur appel de l'ordonnance de placement en détention provisoire de leur client. L'audience est reportée au mardi 6 juillet devant la chambre d'instruction. Des débats qui seront publics à la demande de la défense. Des débats contradictoires sur les motivations pour lesquelles Cédric Jubillar a été placé en détention s'y tiendront, à l'issue desquels il sera ou non libéré.

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