Dans l'Aveyron, les éleveurs continuent de maintenir la pression sur l'Etat concernant les mesures à prendre face au loup. Ils demandent des tirs de prélèvements. De nouvelles attaques ont eu lieu à Saint-Georges-de-Luzençon et Prades-Salars, les expertises sont en cours.
Depuis janvier 2016, l'Aveyron recense au 5 janvier 16 attaques pour lesquelles la responsabilité du loup "n'est pas écartée". Des attaques, qui ne peuvent pas formellement être identifiée comme venant d'un chien ou d'un loup. Le bénéfice du doute allant aux éleveurs, qui touchent des aides dans ce cas.
Ces derniers mois, des attaques de troupeaux ont encore eu lieu, à Saint-Georges-de-Luzençon en début de semaine et Prades-Salars, où 13 brebis ont été attaquées. Loups ou chiens errants, les expertises sont en cours.
Ils demandent des tirs de prélèvement
Pour les éleveurs, l'inquiétude gronde. Dans un communiqué, la Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles de l’Aveyron ( FDSEA 12 ), demande des mesures plus fortes :
Aucun loup ne doit pouvoir s’installer dans nos zones d’élevage en plein air. Les tirs de défense doivent être mis en œuvre et la « brigade loup » de l’ONCFS doit intervenir.
En décembre, la Préfecture de l'Aveyron avait déjà autorisé les tirs d'effarouchements. Les éleveurs et élus demandent cette fois-ci à ce que des tirs de défense soient autorisés.
Pour rappel, selon le ministère de l'Ecologie : "Les tirs de prélèvement visent plus particulièrement la destruction du loup dans les situations marquées par l’importance des attaques ; les tirs de défense sont quant à eux davantage conçus pour prévenir les prédations du loup en intervenant en périphérie immédiate des troupeaux afin d’en écarter le loup."
Dans le cadre du plan loup (datant de 2013), l'Etat a prévu de réguler la population de loup, notamment avec ses tirs de prélèvements. Un arrêté prévoit la destruction de 36 individus jusqu'à juin 2017. Jean-François Cazottes, président de la section ovins viande FDSEA, explique que "déjà 33 prélèvements ont eu lieu, majoritairement en PACA et en Rhône-Alpes. Les quotas sont donc insuffisants, il faut les augmenter."
Concernant la mise en place des moyens de protection, comme des clôtures, c'est selon Jean-François Cazottes "irréalisable" en Aveyron, au vu de la topographie du terrain : "cela coûterait 160 millions d'euros au ministère de l'Agriculture." D'autres moyens sont possible pour la protection des bêtes, comme la mise en place de chiens de protection, les fameux "patous".
Inquiétudes sur le pastoralisme
"De l’Aubrac et des Grands Causses au Lévézou, nous constatons que le territoire de prédation se déploie à grande vitesse." En France, selon le ministère de l'Ecologie, il y aurait 400 individus adultes. Un chiffre sous-évalué, selon les professionnels aveyronnais, qui rappellent leur position :
Le loup est incompatible avec l'élevage et ne peut pas être toléré en Aveyron.
Les éleveurs rappellent les conditions de stress qu'induit la présence du loup sur le territoire. Avec 800 000 brebis et
près de 500 000 bovins prévu en pâturage au printemps, l'avenir du pastoralisme est selon eux menacé.