Pour répondre aux demandes des éleveurs d'ovins qui demandaient des mesures d'urgence après de nouvelles attaques de leurs troupeaux dans l'Aveyron, le préfet du département vient d'autoriser des tirs d'effarouchement dans la région des Grands Causses.
Il avait rencontré mardi des représentants de la FDSEA venus réclamer une nouvelle fois des mesures concrètes pour protéger les troupeaux d'attaques qu'ils attribuent au loup. Le Préfet de l'Aveyron a décidé d'autoriser à partir de ce jeudi des tirs d'effarouchement dans la région des Grands Causses.
Un arrêté pour répondre aux "attaques de grands canidés"
L'arrêté pris ce jeudi par la Préfecture de l'Aveyron entend faire "suite à plusieurs attaques successives de troupeaux d’ovins dans la région des GrandsCausses au cours de l’automne". Il mentionne plutôt des "attaques de grands canidés" mais admet que certaines d'entre elles peuvent être dues au loup : "au regard de l’implication du loup dans certains de ces événements, le Préfet a décidé de missionner les lieutenants de louvèterie aux fins de conduire une opération d’effarouchement par tirs non létaux à proximité des troupeaux attaqués".
Ces opérations d'effarouchement seront accompagnées d'une surveillance renforcée sur le territoire, menée par la louvèterie et le service départemental de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage. Elle visent selon la Préfecture, "à répondre à l’attente des éleveurs de cette région, dans un accompagnement renforcé de la protection de leurs troupeaux".
25 attaques de troupeaux
25 attaques de troupeaux ont été dénombrées jusqu'à ce jour en Aveyron. 15 d'entre elles ont été formellement attribuées à des chiens. Pour les 10 autres cas, le loup n'est pas écarté mais pas formellement avéré non plus. Lors de leur entretien avec le Préfet, les représentants des éleveurs ont également obtenu qu'une étude sur la non-protégeabilité des troupeaux soit faite par l'Institut National de Recherches Agronomiques (INRA) et que les maires prennent leurs reponsabilités concernant les chiens errants.De son coté, l'association aveyronnaise de protection du loup s'insurge contre cette décision. "L’État doit investir pour trouver des solutions plutôt que de dépenser de l'argent public dans la destruction d'une espèce protégée" dit-elle, rappelant son opposition formelle à l'arrivée d'une brigade anti-loup dans le département. L'été dernier, la ministre de l'écologie Ségolène Royal avait accédé à la demande des éleveurs d'Aveyron et de Lozère en autorisant la création d'une brigade d'abattage.