Le rythme d'abattage des platanes malades du chancre le long du Canal du Midi s'est accéléré et va encore progresser cette année d'après les Voies navigables de France (VNF) gestionnaire du canal appartenant à l'État.
Le chancre coloré, un champignon tueur de platanes, fait des ravages depuis plusieurs années sur le parcours du canal entre Castelnaudary (Aude)
et Béziers (Hérault), ce qui implique d'abattre progressivement les 42.000 arbres entre Toulouse et Agde (Hérault), pour les remplacer par des espèces résistantes.
Objectif : 4 000 arbres abattus par an
"On devrait couper 3.000 arbres en 2013" estime Jacques Noisette, responsable communication de l'établissement public pour le Sud-Ouest.
Les campagnes d'abattage ont commencé doucement en 2006 à raison de quelques dizaines d'arbres par an et un premier coup d'accélérateur est intervenu sur la campagne d'hiver 2010-2011, avec 530 platanes abattus.
Il faut "changer de braquet" pour atteindre l'objectif de 4.000 abattages par an, reconnaissait alors Jacques Noisette.
"L'accélération est au rendez-vous", a-t-il déclaré en commentant le bilan de la campagne d'hiver qui s'est échelonnée du 15 février au 20 avril.
"Nous avons abattu 1.584 platanes depuis le début 2013 contre 1.629 sur l'ensemble de 2012, et nous devrions atteindre le cap des 3.000 abattages sur 2013 avec une deuxième campagne, du 15 août au 1er novembre", a-t-il précisé.
Selon VNF, 215 foyers contaminés supplémentaires ont été découverts en 2012, principalement dans la partie orientale entre Carcassonne et l'étang de
Thau, "une zone qui est perdue" selon J. Noisette. La partie occidentale entre Toulouse et Castelnaudary est encore indemne.
436 platanes replantés
VNF n'a pour l'instant replanté que 436 arbres, des platanors résistants au chancre ou d'autres essences comme le tilleul argenté. Il va en planter 300 de plus cette année en expérimentant plusieurs autres essences.
Ces arbres de 4 à 5 mètres aujourd'hui devraient mettre une vingtaine d'années pour redonner au canal l'aspect ombragé qui lui a valu en partie son classement par l'Unesco au patrimoine de l'humanité. "Nous travaillons pour les générations futures" explique J. Noisette.
Le plan devrait coûter plus de 200 millions au cours des 20 prochaines années, à répartir entre l'État, les collectivités territoriales et le mécénat.
Le précédent gouvernement misait sur un tiers de mécénat mais cet aspect du financement a pris du retard.
"On va lancer une première campagne de sensibilisation sur le mécénat cet été auprès des grands mécènes nationaux comme les fondations, auprès du tissu industriel national et régional et en direction du grand public" précise M. Noisette.