Cinq séparatistes catalans, détenus et jugés actuellement à Madrid pour leur rôle dans la tentative de sécession de la Catalogne en 2017, ont été élus députés dimanche lors des élections espagnoles remportées par les socialistes.
 

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Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sanchez a remporté dimanche les élections législatives.

Après le dépouillement de 99% des bulletins de vote, le Parti socialiste a recueilli près de 29% des voix et 123 députés, nettement plus que les 85 remportés aux législatives de 2016, mais loin de la majorité absolue de 176 sur 350 à la chambre.

Faute de majorité absolue, il devra chercher des alliés pour gouverner un pays divisé où l'extrême droite va entrer au parlement, plus de 40 ans après la fin de la dictature de Francisco Franco.

Lors de ce scrutin, cinq séparatistes catalans, détenus et jugés actuellement à Madrid pour leur rôle dans la tentative de sécession de la Catalogne en 2017, ont été élus députés.
 

Les partis indépendantistes catalans gagnent du terrain


Parmi eux figure l'ancien vice-président de cette région du nord-est, Oriol Junqueras, principal accusé du procès qui a débuté le 12 février dernier contre lequel le parquet a requis 25 ans de prison. 

Junqueras a été élu député en tant que leader du parti de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC) tandis que Raul Romeva, ancien responsable régional des Affaires étrangères, a été élu sénateur sous la même étiquette.

Trois autres séparatistes détenus ont été élus: 
 
- Jordi Sanchez
- Jordi Turull  
- Josep Rull

Il sont membres de l'autre grand parti indépendantiste, Ensemble pour la Catalogne, de l'ancien président catalan Carles Puigdemont qui s'est enfui en Belgique pour échapper aux poursuites de la justice.
 

Un rôle clé ?
 

Les partis indépendantistes catalans ont progressé, obtenant 22 des 350 sièges de la chambre des députés, et pourraient avoir un rôle clé dans les tractations en vue de la constitution d'une future majorité alors que le socialiste Pedro Sanchez a gagné les élections sans cependant obtenir de majorité absolue.

Le scrutin pourrait déboucher sur une poursuite de l'instabilité qui marque la politique espagnole depuis la fin du bipartisme conservateurs-socialistes en 2015, avec un Parlement fragmenté et des divisions exacerbées par la tentative de sécession de la Catalogne en 2017.

Pedro Sanchez, arrivé au pouvoir en juin dernier en renversant le conservateur Mariano Rajoy dans une motion de censure, sera donc obligé de bâtir une coalition difficile pour continuer à gouverner.

En Catalogne, les "indépendantistes ont remporté ces élections" et réclament leur droit à l'autodétermination selon Enric Vilanova, président de la Gauche républicaine de Catalogne du Nord. 
 
 


Le premier ministre pourra compter sur l'appui de Podemos, qui remporte 42 sièges, contre 67 en 2016, mais devrait avoir besoin de celui de partis régionalistes et donc, a priori, des indépendantistes catalans. 

Un scénario que le socialiste préférerait éviter car ce sont ces derniers qui l'ont contraint à convoquer ces élections anticipées en refusant de voter son budget.
 

24 députés pour l'extrême droite


De leur côté, les partis de droite sont plutôt en perte de vitesse, malgré l'irruption du parti d'extrême droite Vox, qui remporte d'un coup 24 députés. 

Les conservateurs du Parti populaire (PP) ont en effet perdu la moitié de leurs sièges, et retombent à 66 députés, contre 137 en 2016.
Les libéraux de Ciudadanos ont réussi une belle percée, passant de 32 à 57 députés. 

Mais même en s'alliant à Vox, le PP et Ciudadanos ne pourraient pas rééditer au niveau national le succès qu'ils ont obtenu en décembre aux élections régionales d'Andalousie, où ils ont chassé les socialistes de leur fief.
 

 "La fête est finie " 


Vox, pratiquement inconnu jusqu'à son irruption en Andalousie, a fait ressurgir l'extrême droite dans un pays où elle était insignifiante depuis la mort de Franco en 1975.
 

"La gauche sait que la fête est finie",
 

a lancé le numéro deux du parti, Javier Ortega Smith. Son chef Santiago Abascal a lui annoncé le début de "la reconquête" de l'Espagne déclarant: "Vox est venu pour rester".

Vox a massivement fait campagne sur les réseaux sociaux comme le président américain Donald Trump ou le brésilien Jair Bolsonaro. Ce parti est soutenu notamment par le Rassemblement national en France et la Ligue au pouvoir en Italie.

Adoptant un virulent discours antiféministe et contre l'immigration, il a prospéré en particulier en prônant la manière forte en Catalogne.

Louis Aliot, élu catalan du rassemblement National, a tenu a précisé sur son compte twitter que  "VOX n’a rien à voir avec le franquisme dont il n’est pas l’héritier."

Louis Aliot estime que Vox est proche de son parti pour sa dimension euroseptique mais très éloigné pour sa conception ultra centralisatrice : 
 

  
    
    
    
    
 
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