Ce lundi, c'est relâche pour les coureurs du Tour de France. Une journée de pause en Andorre qui rappellera peut-être à certains une autre journée de repos au même endroit et le fameux méchoui que Jacques Anquetil s'y autorisa en 1964. Un festin qui faillit bien lui rester sur l'estomac...
Andorre, 5 juillet 1964. Ce jour-là, il fait beau et pour le peloton du Tour de France, c'est un jour de repos. Jacques Anquetil, second au classement général du Tour, reste fidèle à ses habitudes : il ne s'entraîne pas. "J'estime qu'une journée de repos, c'est fait pour se reposer", dit-il, "et pas pour faire du vélo". Il ne s'entraîne pas, mais il se ronge les sangs toute la journée à cause de la prédiction du mage Belline. Le célèbre voyant l'a vu faire une chute mortelle en Andorre. Finalement, il se rend avec son directeur sportif Raphaël Géminiani et son épouse Jeanine au méchoui organisé par radio Andorre et ne lésine ni sur l'agneau roti ni sur la sangria. Qu'Anquetil ose faire la fête à la veille d'une étape est vécu comme un affront par ses adversaires qui passent très vite à l'attaque le lendemain. Bahamontes, Jimenez puis Poulidor attaquent. Anquetil est comme à l'arrêt dans cet interminable col d'Envalira. 28 Km d'agonie pendant lesquels l'écart se creuse. Arrivé au sommet, Jacques Anquetil accuse 4 minutes de retard. Il est surtout en train de perdre le Tour !
Il va alors se lancer dans une folle descente, dans le brouillard, et en oubliant toutes les prédictions du mage ! Poulidor, assuré de la victoire, joue de malchance : il crève puis chute et perd un temps précieux. Anquetil, lui sauve son Tour et le remportera quelques jours plus tard, à Paris.
Voyez le reportage de Sophie Pointaire :