Parmi les innombrables pistes qu'ils remontent, les policiers chargés d'élucider la double disparition de Perpignan cherchent à comprendre pourquoi le témoin numéro un dans cette affaire, Francisco Benitez, s'est couvert le visage d'un voile noir pour se suicider.
Un enquêteur de la cellule spéciale de la police judiciaire constituée pour faire la lumière sur les disparitions d'Allison et Marie-Josée s'est fait expliquer dans les moindres détails, par la Légion étrangère à Aubagne dans les Bouches-du-Rhône, où se trouve le commandement, les pratiques des légionnaires, notamment pour éliminer leurs ennemis, a-t-on appris de source proche des investigations.
Il a essayé de savoir comment il fallait interpréter le fait que Francisco Benitez avait dissimulé son visage sous un foulard noir au moment de se pendre, et si cela correspondait à un rituel de légionnaire.
La symbolique commune du voile noir
Selon plusieurs légionnaires contactés par France 3, le voile noir sur la tête pourrait être synonyme de honte. Cela tend à démontrer que la personne regrette un geste, une attitude ou un acte qu'elle a fait ou eu.
La personne qui a ce geste, se sent cernée, n'a plus le droit à rien, ne veut plus voir personne, elle ne veut pas que l'on conserve d'elle, la dernière image donnée. C'est aussi un geste de remords.
Ces explications générales ne valent évidemment pas preuves, dans un cas particulier. Il ne s'agit que d'interprétations communes.
Francisco Benitez, père et mari d'Allison et Marie-Josée, a été retrouvé pendu lundi matin à la caserne de Perpignan où il était recruteur pour la Légion. Dans ses derniers messages, Francisco Benitez a expliqué ne plus supporter le soupçon pesant sur lui et a assuré n'être pour rien dans les disparitions.
"Je vous demande SVP de pas me juger, mais je suis vraiment au bout de mes forces. Souvenez-vous tout simplement du Benitez que vous connaissez", a-t-il écrit, dans un français approximatif, dans un ultime message adressé à son colonel et ses amis, et publié par TF1.
Francisco Benitez, engagé en 1986, a participé à plusieurs opérations extérieures (Golfe, Kosovo, Gabon) et ses états de service lui ont valu la Croix de guerre et la Médaille militaire.