La cour d'assises des mineurs de Haute-Loire a décidé jeudi de lever partiellement le huis clos qui avait été décidé lundi au début du procès du jeune Gardois de 19 ans, jugé pour le viol et l'assassinat en novembre 2011 d'Agnès, une collégienne de 13 ans, au Chambon-sur Lignon.
Cette décision, qui ne vaut que pour les débats de ce jeudi après-midi et de vendredi matin, a été prise à la demande de Me Valérie Devèze, l'avocate d'une précédente victime de Matthieu, victime d'un viol sous la menace d'une arme en août 2010 dans le Gard.
Dès 13h, Me Valérie Devèze-Fabre avait annoncé aux journalistes qu'un incident d'audience aurait lieu à la reprise des débats l'après-midi. A 15h, le huis clos a été partiellement levé par la cour d'assises du Puy-en-Velay. Toutefois, la publicité ne concerne pas l'intégralité des débats restant mais une partie seulement et sous condition. Ainsi, le public et la presse pourront écouter les auditions de Phillipe Bauwens, le proviseur du collège-lycée Cévenol du Chambon-sur-Lignon au moment des faits, ainsi que celle de Joaquim Lourenco, le directeur adjoint de l'établissement. Ces deux témoins sont appelés à la barre jeudi après-midi. L'audition de Jean-Louis Daumas, le directeur de la Protection Judiciaire de la Jeunesse sera également publique.
En revanche, personne ne sera autorisée à prendre place dans la salle d'audience mais devra se contenter de la seconde salle, celle où un dispositif de retransmission des débats avait été préalablement installé.
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Reportage de Matthias Julliand, Gérard Rivollier et Elodie Monnier. Intervenants: Nicolas Rigaud-Muller (substitut du procureur, référent presse), Me Francis Szpiner (avocat des parents d'Agnès Marin)
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©France 3 Auvergne
Levée du huis clos jeudi après-midi et vendredi matin
Vendredi matin, ce sera au tour du directeur de la Protection judiciaire de la jeunesse, en charge du suivi de Matthieu lorsqu'il était dans cet établissement, Jean-Louis Daumas, d'être entendu.
La presse ne sera toutefois pas admise dans la salle d'audience et devra suivre les débats dans une salle annexe, équipée d'un écran géant.
Me Francis Szpiner, l'avocat de la famille d'Agnès Marin, s'est félicité de la décision de la cour. "Je remercie la première victime de l'accusé. Elle accepte que la partie qui ne la concerne pas soit en partie publique, avec la difficulté que parfois les deux affaires s'imbriquent", a-t-il dit.
"C'est déjà une fenêtre qui va s'ouvrir. Nous nous en réjouissons et nous souhaitons qu'elle s'ouvre de plus en plus", a-t-il ajouté.
A l'ouverture du procès, Me Szpiner avait déjà plaidé pour la publicité des débats, au nom de la pédagogie de la justice", rejoignant ainsi la demande formulée par l'avocate générale, Jeanne-Marie Vermeulin.
Mais Me Devèze avait demandé le huis clos, estimant que, pour sa cliente, "il ne faudrait pas qu'à la souffrance physique s'ajoute la souffrance psychique".
Le huis clos total avait également été demandé par les deux avocates de l'accusé.
La cour avait décidé le huis clos, tenue par la loi d'accéder à la demande de la première victime, au grand dam de la famille d'Agnès.