Le vélo a le vent en poupe, mais à la campagne il faut parfois faire des kilomètres pour trouver des pièces de rechange. Dans le Lot, un réparateur itinérant s'invite sur les marchés pour proposer ses services. Reportage.
Depuis le début de cette année 2022, un atelier mobile d'entretien et de réparation de vélo s'installe chaque jour sur un marché d'une commune du Lot. Et Yves Vogt ne chôme pas. Roue crevée, dérailleur à régler, une chaîne à changer... Il enchaîne les réparations tandis que les cyclistes font leurs courses.
"On a pris rendez-vous. La personne est venue me déposer le vélo, elle fait son marché et elle le récupère quand la réparation est terminée", explique ce Lotois d'adoption à l'œuvre ce jour-là sur le marché de Souillac.
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Reportage dans l'Aveyron de Paul-Etienne Zahn et Jean-Pierre Jauze.
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©France télévisions
Le contact humain et le travail au grand air
Yves Vogt a travaillé 33 ans derrière un bureau, plus de huit heures par jour, dans un bureau d'étude. "J'avais vraiment envie de changer de vie et ça faisait 20 ans que je venais dans le Lot, nous raconte-t-il. Je préfère être au grand air, rencontrer les gens, avoir des résultats rapides. Moi, c'est le contact humain."
Le salarié décide de tout plaquer. Il suit une formation de mécanicien et fait une étude de marché.
Il faut faire 35 kilomètres autour de chez moi pour réparer son vélo. Il y a un manque de magasins et de vélocistes dans le nord du Lot. Donc, j'ai ciblé certaines villes. C'est un pari.
Yves Vogt, réparateur de cycles
Aujourd'hui, Yves Vogt a tout l'air d'un homme heureux. "Cela marche. Les gens viennent me voir, me demander des conseils. Parfois faire réparer des roues de brouette ou de moto", raconte celui qui se balade désormais en camionnette avec son matériel et ses pièces de rechanges.
Une offre adaptée aux besoins des cyclistes
Et le contact est désormais bien établi avec les amateurs de vélo. Lucien, 85 ans, lui a acheté de nouveaux pneus. L'homme qui tient à sa balade matinale en deux roues est de retour pour trouver une autre pièce de rechange. Et il apprécie de pouvoir la trouver dans son village. "C'est bien. Il n'y avait rien à Souillac. Il y en a eu, mais c'étaient des guignols. Je leur emmenais le vélo, ils ne savaient pas le réparer alors ce n'était pas la peine", confie-t-il en riant.
"Des petits métiers comme ça, c'est drôlement utile. J'aurais dû prendre mon vélo, le mettre dans la voiture et aller ailleurs pour le réparer", ajoute Michel qui avait besoin de faire changer la chaine.
Outre les marchés, Yves fait également des interventions à domicile. "J'adapte mon offre en fonction des besoins des gens."