L'association ASPAS qui œuvre pour la protection des animaux sauvages a saisi en référé le tribunal administratif de Toulouse. L'audience s'est déroulée ce lundi 20 mars. Une procédure d'urgence pour faire suspendre immédiatement les tirs contre le loup dans le Lot autorisés par la préfecture.
L'association ASPAS pour la protection des animaux sauvages s'inquiète pour l'unique loup désormais présent dans le Lot. Elle a saisi en référé le tribunal administratif de Toulouse. L'audience s'est déroulée ce lundi 20 mars. Une procédure d'urgence pour faire suspendre immédiatement les tirs des éleveurs contre le loup dans le Lot.
Nous avons saisi le tribunal administratif de Toulouse pour contester 13 arrêtés de la préfète du Lot qui autorise 13 éleveurs à effectuer des tirs de défense contre le loup. C'est la première fois que nous le faisons dans le Lot. En effet la présence du loup dans ce département est très récente. Les éleveurs de ce territoire n'étaient pas préparés à ces attaques, il y a eu peu d'anticipation, ils n'étaient pas protégés. L'arrivée d'un prédateur fait toujours beaucoup de dégâts
Marion Fargier, juriste pour l'ASPAS, association de défense des animaux sauvages
"Les tirs de défense ne sont pas une solution"
En un an et demi, le Lot a connu 80 attaques attribuées au loup selon les services de l'Etat. Une situation qui a mis beaucoup d'éleveurs en grande difficulté. Mais pour cette association de défense des animaux sauvages, les tirs de défense ne sont pas la solution.
"Le loup est une espèce vulnérable et menacée. On ne compte que 921 individus sur toute la France, c'est une espèce strictement protégée, son tir est interdit mais il existe des dérogations quand il y a des atteintes aux élevages. Or pour autoriser ces dérogations, il faut que les élevages soient correctement protégés. La dérogation n'est possible que s'il n'existe pas d'autres solutions satisfaisantes. Or ce n'est pas le cas dans le Lot, les mesures de protection mises en place consistent à des parcages de nuit de certains lots de troupeaux mais c'est largement insuffisant quand on sait que le loup ne prédate pas que la nuit. Certains lots d'élevages ne sont pas du tout protégés", explique Marion Fargier, juriste pour l'ASPAS.
Des mesures de protection insuffisantes
Les éleveurs peuvent mettre en place plus de mesures de protection qui sont subventionnées par l'Etat. Mais on sent que dans le Lot, l'objectif est d'abattre cet unique loup. Une louve en l'occurrence. Sauf que la biologie de l'espèce est telle que d'autres loups vont arriver. Ces arrêtés préfectoraux envoient un très mauvais signal et ne règlent rien pour l'avenir.
Marion Fargier, juriste pour l'ASPAS
Depuis un peu moins d'un an, cette louve a élu domicile sur les Causses du Lot. Face aux dégâts engendrés, le comité départemental loup s'est réuni le mardi 7 février autour de la préfète du Lot Mireille Larrède en présence du préfet référent du plan national loup Jean-Paul Célet.
100 brebis tuées en un an
Ce comité a été l’occasion de faire le bilan des attaques constatées sur le bétail. Cette louve a attaqué 220 brebis, 100 en sont mortes en 2022. Des attaques qui suscitent un vif émoi et inquiètent les éleveurs du secteur.
Mais pour les associations de défense des animaux sauvages, les tirs de défense ne régleront pas le problème. Le tribunal administratif de Toulouse rend son délibéré à partir du lundi 27 mars. Il dira s'il autorise ou interdit ces tirs de défense qui étaient réclamés par les éleveurs lotois.