L'agriculteur comparaît depuis mercredi 16 janvier 2019 devant la cour d'assises du Lot pour l'assassinat de son ex-épouse, en mars 2017. Invité à prendre la parole, il a d'abord demandé pardon aux trois enfants qu'il a eus avec Djeneba Bamia.
Un garçon et deux filles : Djeneba Bamia et Jean-Paul Gouzou ont eu trois enfants. C'est à eux que celui qui a tué leur mère s'est adressé en premier, au premier jour de son procès. Il leur a demandé pardon. "J'ai tué la femme que j'ai aimée le plus dans ma vie, la mère de mes trois enfants", a-t-il notamment déclaré.
Le procès pour assassinat de Jean-Paul Gouzou s'est ouvert mercredi 16 janvier 2019, devant la cour d'assises du Lot. Durant trois jours, la cour va tenter de comprendre ce qui a conduit au drame qui a coûté la vie à Djeneba Bamia.
Les faits remontent à mars 2017. Les gendarmes de Figeac dans le Lot sont alertés par l'accusé lui-même. Il les appelle et déclare qu'il vient de tuer son ex-femme de trois coups de fusil. Quand ils arrivent dans sa ferme de Gorses, l'agriculteur est assis près du corps de Djeneba.
Devant la cour, l'homme alors âgé de 66 ans explique à nouveau son geste, tel qu'il l'a toujours justifié. Séparé de Djeneba, il ne supportait pas l'idée qu'elle parte en voyage au Mali, son pays d'origine, avec leurs enfants et son nouveau compagnon. Il a alors pris la décision de la tuer. Et est passé à l'acte.
Seulement voilà, Jean-Paul Gouzou n'avait pas le droit de détenir une arme. Depuis le mois d'avril 2017, une ordonnance de protection le lui interdisait. Car son ex-compagne avait porté plainte pour violences et obtenu cette ordonnance.
Les relations entre les ex-époux étaient conflictuelles et violentes. Jean-Paul Gouzou exerçait sur la jeune femme, de vingt ans sa cadette, des violences psychologiques et des brimades.
Des faits qui étaient connues de l'entourage de Djeneba mais aussi des institutions puisque ses proches avaient alerté par courrier le procureur de Cahors, le préfet du Lot, et la déléguée aux droits des femmes.
L'assassinat de Djeneba Bamia était prévisible, selon maître Anne Bouillon, l'avocate de Fédération Nationale Solidarité Femmes (FNSF), partie civile au procès. Un cas "exemplaire" de féminicide tant il contient tous les éléments susceptibles de mener à cette issue tragique...