Suite à l'arrêté préfectoral du 7 avril, la transhumance 2022 a été modifiée mais pas annulée. La crise sanitaire de l’épidémie de la grippe aviaire oblige les éleveurs transhumants à transporter leur brebis en camion sur le lieu de l’estive. Explications.
Chaque année, la transhumance est l’occasion d’accompagner le troupeau de brebis dans le cadre du programme de reconquête des espaces embroussaillés de la vallée du Lot.
Sur le lieu de l’estive, les brebis entretiennent ces terrains afin de limiter les risques d’incendie et préserver un paysage riche en biodiversité.
La transhumance 2022 modifiée en raison de la grippe aviaire
La crise sanitaire de l’épidémie d’influenza aviaire (grippe aviaire) oblige les éleveurs transhumants à transporter leurs brebis en camion sur le lieu de l’estive suite à l’arrêté préfectoral du 7 avril.
Malgré cette décision, les organisateurs ont décidé de maintenir la randonnée sur l’itinéraire initial de la transhumance de Rocamadour à Luzech, du 12 au 16 avril.
500 personnes étaient au départ ce mardi 12 avril au matin. "Toutes les activités sont maintenues, la randonnée ainsi que la dégustation des produits du Lot", précise Isabelle Lapeze, coordinatrice du programme de reconquête des espaces embroussaillés.
A cause du contexte sanitaire de la grippe aviaire, les moutons seront amenés en camion cette semaine.
Isabelle Lapeze, chargée de mission agriculture environnement au département du Lot
Pour Jean-Louis Issaly, président de l’association d’éleveurs transhumance en Quercy, "il n’y a pas de préjudice pour les éleveurs, le préjudice est plus important pour les éleveurs de volailles que pour les éleveurs de brebis."
Entre nous, il y a des choses plus graves dans la vie. Ce que l’on déplore surtout, c’est la manière dont cela s’est passé. On a été prévenu à trois jours du départ que le préfet avait pris la décision d’interdire le déplacement des animaux en l’occurrence des brebis pour cause de grippe aviaire.
Jean-Louis Issaly, président association d'éleveurs transhumance en Quercy
"Le procédé me hérisse le poil"
En tant que responsable de la transhumance, Jean-Louis Issaly "aurait bien aimé l’apprendre par une voie officielle et non pas par la presse".
Le procédé me hérisse le poil car il y a des explications qui méritent d’être données. Où est le lien entre un virus qui touche les oiseaux et un animal à quatre pattes qui s’appelle le mouton et qui est un herbivore ? Il n’y a pas d’explication à ce sujet.
Jean-Louis Issaly, président association d'éleveurs transhumance en Quercy
Avec cet arrêté préfectoral, la préfecture du Lot prend un maximum de précaution pour éviter de contribuer à la diffusion du virus.
"Même si les moutons ne sont pas contaminés et les éleveurs non plus, c’est une maladie des volailles et il n’empêche que le virus tourne dans les élevages. Il y a vraiment une flambée de l’influenza aviaire avec des millions de volailles abattues", insiste Jean-Marc Toullieu, directeur adjoint DDETSPP, (Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations).
Une centaine de communes seraient concernées par ce virus dans le Lot, dont la zone concernée par la transhumance.
Si les choses se sont décidées tardivement, c’est parce que la zone concernée par la transhumance a été impactée récemment. Plusieurs producteurs de volailles contaminées sont dans cette zone de transhumance. L'objectif est d’éviter des déplacements et des rassemblements d’animaux dans cette zone.
Jean-Marc Toullieu, directeur adjoint DDETSPP
Cet arrêté préfectoral dit que dans la zone réglementée, les mouvements d’ovins pour la transhumance doivent se faire sans rassemblement du point de départ au point d’arriver avec des véhicules désinfectés.
Quelques modifications ont été effectuées pour la journée du mercredi. Pour les journées du jeudi, vendredi et samedi, le programme reste inchangé.