À 28 ans, Solenne Ferrer-Diaz vient de remporter le concours Graines d'agriculteurs qui récompense trois jeunes pour leur projet d'installation. La Lotoise s'occupe de la ferme familiale seulement avec sa mère et sa sœur. Une passion qu'elles partagent sur les réseaux sociaux.
La ferme Notre Dame porte bien son nom. Située à Belfort-du-Quercy dans le Lot, l’exploitation est tenue par trois femmes : Isabelle Lavergne et ses deux filles Isaure et Solenne Ferrer-Diaz. Cette dernière a récemment été lauréate à 28 ans du concours Graines d'agriculteurs qui récompense chaque année depuis 2011 des jeunes pour leur projet d'installation. Une grande reconnaissance pour celle qui partage sa passion et son quotidien sur les réseaux sociaux.
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Des journées à rallonge
Pour entretenir cette exploitation, les trois femmes ne comptent pas leurs heures. Les journées commencent dès 6h du matin par la traite d’une quarantaine de vaches pour se terminer à 20h. "C’est tous les jours, il n’y a pas de RTT ni pour les vaches ni pour nous", en rigole Solenne Ferrer-Diaz.
Un choix de vie qu’elles ne regrettent absolument pas. "C’est le seul métier qui nous attirait vraiment. Quand on travaille à l’extérieur avec des animaux, on ne se voit pas aller ailleurs", sourit la petite sœur Isaure.
L'arrivée des réseaux sociaux
Depuis peu, les deux sœurs partagent leur passion sur les réseaux sociaux avec le compte ferme_notre_dame. De nouveaux outils numériques qui permettent de communiquer à grande échelle sur la réalité du métier et casser les stéréotypes du monde agricole. "On essaye de partager avec le plus de transparence possible notre quotidien même si ce n’est pas toujours facile." Avec des vidéos sur les récoltes ou les bêtes, les trois femmes ont su convaincre des milliers d'internautes qui ont pu aider en votant pour le concours Graines d'agriculteurs.
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Une ferme 100% féminine
Toutes les générations depuis l’arrière arrière-grand-mère des deux sœurs sont nées sur cette ferme du Lot. Alors, malgré des études d'ingénieure agronome à Toulouse qui la destinait vers un emploi de bureau, Solenne a rapidement voulu revenir à la ferme familiale pour retrouver sa terre et ses bêtes. "À chaque fois qu'elle partait, les vaches et la ferme lui manquaient tellement. Je pense qu'elle n'aurait jamais été pleinement heureuse ailleurs", expose sa maman Isabelle.
Être une exploitation 100% féminine a pu engendrer des critiques. "Une partie de la société a encore du mal à accepter qu’on puisse gérer une ferme qu’entre femmes. Certains pensent qu’on va demander un coup de main sans arrêt", souligne Solenne, qui a bien prouvé avec ce prix la justesse de la gestion de l'exploitation.
Désormais, le prix Graines d'agriculteurs et son chèque de 3000 euros vont permettre d'acheter des colliers GPS pour certaines de leurs vaches dans le but d'améliorer la gestion des pâturages.