Les viticulteurs catalans n'ont pas le moral : les vendanges 2024 sont catastrophiques ! Les volumes sont deux fois moins importants que la moyenne, à cause des aléas climatiques. Le rendement a baissé de 50 % et les vignerons réclament des aides de l'Etat.
Des volumes en berne, à un niveau jamais vu. La petite coopérative de Maury, fondée en 1910 dans les Fenouillèdes, n'a jamais connu pareille catastrophe.
Jérôme Semper exploite 17 hectares dans ce secteur qui s'étend au nord des Pyrénées-Orientales, sur le bassin de l'Agly. En juin, ses vignes ont connu une floraison difficile, et il se doutait depuis que les rendements ne seraient pas bons.
À quelques jours de la fin des vendanges, il est fixé. Ce sera encore pire : des volumes en baisse de 50%.
Malheureusement, j’ai subi les aléas de la grêle au printemps et maintenant une sécheresse extrême. Un manque de pluie qui fait que les baies n’ont pas grossi. C’est historiquement bas et dramatique pour la viticulture roussillonnaise.
Jérôme Semper, viticulteur catalan
Appel à l'aide
"Habituellement, nous arrivons à faire 15 000 hectolitres. Nous sommes une petite structure familiale à taille humaine. Cette année, on se dirige vers 10 000 hectolitres. Ça n’a jamais été aussi bas, malheureusement", se désole Aurélie Pereira, la directrice de la Coopérative de Maury.
Pour les coopératives comme pour les viticulteurs, cette baisse de 50% compromet la rentabilité des structures.
Lors de leur rencontre avec le préfet des Pyrénées-Orientales, à la coopérative de Tautavel ce lundi 16 septembre, les principaux syndicats de la profession ont réclamé des mesures pour permettre aux exploitations de survivre.
Les professionnels locaux demandent 2000 à 2500 euros par hectare, soit une aide de 40 à 45 millions pour l'ensemble du département.
"Si on ne prend que les caves coopératives, on produit déjà pour 100 millions d’euros sur le département chaque année. Si elles disparaissent, c’est 100 millions d’euros qui ne seront pas redistribués. Donc, 45 millions d’euros pour perdurer encore 15 à 20 ans, c’est une moindre somme", estime David Drilles, le président du Syndicat des Vignerons (66).
Mais la réponse de l'Etat est suspendue à la situation politique inédite : les viticulteurs devront prendre leur mal en patience jusqu'à la nomination du gouvernement et d'un nouveau ministre de l'agriculture.
Écrit avec P.Georget.