7 grands dessinateurs de bande-dessinée sont resté 10 jours en résidence au sein du Parc naturel régional des Causses du Quercy (Lot), dans le cadre du projet Résonance Rupestres. Ils ont peint sur la paroi naturelle d'une grotte à la manière des artistes de la préhistoire.

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L'expérience n'a jamais eu lieu ailleurs. C'est un cadeau offert par le Parc naturel régional des Causses du Quercy à sept auteurs de bande-dessinée. Durant 10 jours de résidence, Chloé Cruchaudet, Emmanuel Guibert, David Prudhomme, Etienne Davodeau, Edmond Baudoin, Pascal Rabaté et Troubs sont descendus chaque jour, sous terre, près de la grotte du Pech Merle, afin de peindre sur les parois calcaires, comme l'ont fait nos ancêtres 30.000 ans auparavant.

Comme à l'époque de la préhistoire

En 2011, plusieurs dessinateurs avaient visité les grottes, dans le cadre du projet Résonances Rupestres et en avaient tiré un album intitulé "Rupestres". 

"J'ai entendu David Prud’homme dire qu'il recherchait une grotte. Cela m’a vraiment intéressée, raconte Patricia Monniaux, chargée de mission au sein du Parc naturel régional des Causses du Quercy. L'idée de les mettre en terrain d’expérience sur les parois d’une véritable grotte est assez vite apparue. Pas pour singer les hommes préhistoriques, mais pour voir ce que les hommes d’aujourd’hui ont à nous dire et ont envie de laisser comme traces sur les parois d’une grotte, et comment la pierre va leur parler, qu’est-ce que cela veut dire dessiner dans une grotte 30.000 ans après les hommes préhistoriques.

À l'aide de charbon de pin et de genévrier, d'ocres rouge et jaune dont certains fabriqués par Ôkhra, l'écomusée de l'Ocre dans le Lubéron, les artistes se sont confrontés à la porosité, aux anfractuosités et aux reliefs de ces parois souterraines. "Certains avaient des idées déjà précises sur ce qu’ils avaient envie de dire. Leurs idées de départ, pour la plupart, ont évolué avec ce que la paroi et la grotte leur ont raconté, explique Patricia Monniaux. Emmanuel Guibert avait envie de laisser comme trace quelque chose de précieux. Il a eu envie de travailler sur les végétaux, en jouant avec les lumières et les ombres. Petit à petit, la grotte lui a parlé et il a commencé à dessiner autre chose. Ces dessins de plantes, c’est assez nouveau par rapport aux préhistoriques."

Des moments de joie pour les artistes

Chloé Cruchaudet et David Prud'homme ont témoigné de leur expérience sur les réseaux sociaux. La dessinatrice l'avoue. Elle n'était jamais descendue dans une "VRAIE" grotte avant d'aller visiter avec ses collègues celle de Pech Merle.

À l'issue, elle s'interroge. Quoi réaliser ? Quoi dessiner ? "Bien sûr, ça n’aurait pas beaucoup de sens de faire des pâles copies de mammouth. Alors quoi ? Qu’allons-nous représenter, notre quotidien, ou notre cosmogonie ? Pour qui faisons-nous cela ? Toutes les questions posées au sujet des peintures rupestres, nous nous les posons pour nous-mêmes." Durant 10 jours, elle va se plonger dans la grotte et en ressortir "couverte de pigments", "sentant le champignon" mais "contente".

David Prud'homme a lui nommé la grotte, "Notgrotte", comme pour mieux s'accaparer ce lieu qui lui semblait, il y a encore peu inaccessible. Ce moment finalement assez fugace, l'artiste en livre quelques bribes avec de courtes vidéos prises au cours des 10 jours de travail. Comme lorsque "Emmanuel Guibert chuchote Hamlet au fond de cette grotte" en anglais dans le texte, ou lorsqu'il filme le "fond de notgrotte. Le bout du boyau. L’alcôve" décorée d'une végétation luxuriante puis voir surgir sur la paroi du fond, une femme nue. La Terre-Mère ?

La conception de cette œuvre à "14 mains" a été immortalisée. Le cinéaste et chercheur archéologue spécialisé dans l'étude de l'art préhistorique, Marc Azéma s'est attelé à produire un film de 52 minutes racontant cette expérience inédite au cœur de la terre.

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