Une adolescente a été la cible d'un passager dans un TER Brive/Rodez. Mais la présence d'une contrôleuse à bord du train a permis de recueillir le témoignage de la jeune mineure et l'interpellation de l'agresseur présumé par les gendarmes du Lot.
La scène s'est produite dans un TER reliant Brive à Rodez. Une adolescente qui voyageait seule a été la cible d'un autre passager. Elle aurait, selon ses déclarations, été victime d'attouchements.
Cette agression, elle a pu en témoigner grâce à la présence d'une contrôleuse à bord du TER. Au moment de son passage, croisant le regard de la jeune voyageuse, la contrôleuse a ressenti son profond malaise.
Elle a alors pris le temps de recueillir le témoignage de la jeune mineure et pu identifier le passager mis en cause. Avec l'aide du conducteur et d'un agent d'accueil en gare, elle a aussi contribué à l'interpellation de l'agresseur présumé par les gendarmes du Lot, en gare de Saint Denis-lès-Martel.
Cet épisode a été rendu public par un communiqué de la CGT-Cheminots de la région de Toulouse. Pour les syndicalistes, l'intervention de la contrôleuse a permis d'éviter le pire. Cet évènement est, selon eux, un signal qui doit conduire leur direction à réexaminer sa politique d'économies en personnel. En clair, remettre en cause son choix de supprimer les contrôleurs dans les TER.
Ce communiqué de la CGT renforce aussi la position de la région Occitanie. Les élus négocient actuellement la convention qui lie la région à la SNCF. Le vice-président du conseil régional en charge des transports, Jean-Luc Gibelin, veut lui aussi saluer " le professionnalisme de la contrôleuse, des agents en gare et du conducteur."
Cela nous conforte dans notre exigence de présence humaine en gare et dans les trains
Jean-Luc Gibelin, Vice-président en charge des transports
Et il ajoute : " Avec la crise sanitaire, il y a déjà eu un coup d’arrêt porté aux expérimentations de TER sans contrôleur menées par la SNCF dans notre région. Il lui appartient maintenant de voir comment elle remet les personnels nécessaires à bord."
Face aux élus régionaux, la décision de la SNCF de supprimer les contrôleurs sera difficile à tenir. Ce qui est en jeu c'est une convention pour cinq ou dix ans avec une subvention annuelle de 300 millions €. De quoi faire réfléchir, alors que plusieurs régions françaises ont décidé de faire jouer la concurrence. Et, contrairement à l'Occitanie, d'attribuer le marché du rail régional à des entreprises privées.