L'ex-directeur de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, Guillaume Lambert, a adressé un courrier au procureur de Paris, chargé de l'affaire Bygmalion, pour réaffirmer qu'il n'avait pas connaissance d'un système de fausses factures et détailler son rôle.
"J'ai écrit au procureur simplement pour manifester mon témoignage dans cette affaire", a indiqué Guillaume Lambert, désormais préfet de Lozère,
à des journalistes à Mende en marge des cérémonies de commémoration de l'Appel du 18-juin. Une source judiciaire a confirmé à l'AFP que le procureur
François Molins avait bien reçu ce courrier "il y a quelques jours".
"Naturellement, je me tiens à sa disposition. J'apporterai mon témoignage le moment venu", a ajouté M. Lambert, en précisant qu'il n'avait pas été convoqué.
Selon une source proche du dossier, Guillaume Lambert réaffirme dans ce courrier qu'il n'a jamais eu connaissance d'un système de fausses factures destiné à faire prendre en charge indûment par l'UMP des meetings de la campagne de Nicolas Sarkozy.
Ce système, reconnu par l'ex-directeur adjoint de la campagne présidentielle, Jérôme Lavrilleux, et par la société Bygmalion, aurait été destiné à éviter un dépassement du plafond des dépenses de campagne autorisé par la loi.
L'avocat de Bygmalion, Me Patrick Maisonneuve, a évoqué 11 millions d'euros de fausses factures, pour des conventions fictives de l'UMP, alors que la campagne de Nicolas Sarkozy a coûté officiellement près de 23 millions d'euros.
Dans son courrier, Guillaume Lambert affirme également qu'il a demandé durant la campagne des économies sur les meetings pour rester dans les clous budgétaires et qu'il a pu constater des réductions de coûts, selon la source proche du dossier.
Il a aussi souligné le "rôle central" de Jérôme Lavrilleux dans l'organisation des meetings.
Premier protagoniste à s'être confessé publiquement, Jérôme Lavrilleux avait affirmé lundi à l'AFP qu'il comptait assumer ses responsabilités, mais qu'il attendait que chacun fasse de même, en visant le directeur général de l'UMP, Éric Cesari, et Guillaume Lambert.
Selon M. Lavrilleux, qui a été placé en garde à vue mardi pendant 12 heures, la décision de mettre en place un système de fausses factures a été prise entre fin mai et début juin, quelques semaines après la défaite de Nicolas Sarkozy, dans le bureau d'Eric Cesari à l'UMP, et en présence de M. Lambert.
Eric Cesari conteste fermement avoir été au courant de ce système.