Originaire du Mali et apprenti dans une blanchisserie au Massegros, en Lozère, depuis septembre dernier, Moussa Tambadou est menacé d’expulsion. Malgré une promesse d’embauche, il est assigné à résidence depuis ce lundi 26 juillet. Son patron mène un combat pour qu'il puisse rester en France.
« C’est un apprenti motivé, toujours à l’heure, toujours avec le sourire. » Voilà comment Brice Saint-Pierre, gérant de la blanchisserie du Massegros, décrit Moussa Tambadou. Le jeune Malien travaille dans cette entreprise comme apprenti depuis septembre 2020. Mais à sa demande de régularisation, après ses 18 ans, son titre de séjour a été refusé.
Il a reçu une obligation de quitter le territoire français qui prend effet ce lundi 26 juillet. Assigné à résidence, Moussa ne peut désormais plus travailler à la blanchisserie, malgré une promesse d’embauche en CDI, et est menacé d'expulsion à tout moment. Le jeune homme, arrivé en France en 2019, a pourtant reconstruit sa vie ici.
Actions et espoir se heurtent à l'administration
On accueille des jeunes étrangers en France parce qu’ils sont mineurs, on leur donne l’espoir d’une vie ici, mais à leur majorité, on les met dehors. Ça me révolte ! Surtout que Moussa est un exemple d’intégration !
« Il ne parlait pas un mot de Français quand il est arrivé, aujourd’hui, il le parle parfaitement. Quand je l’ai ramené au village hier, il m’a dit qu’il aimerait s’inscrire au foot. » s’indigne Brice Saint-Pierre.
Pour donner une chance à Moussa, les salariés de la blanchisserie se mobilisent, avec leur patron en tête de cortège. Ce lundi 26 juillet, Brice Saint-Pierre s’est rendu avec Moussa à la Préfecture de la Lozère, à Mende, avec sous le bras les 20 000 signatures de la pétition contre l’expulsion du jeune homme, ainsi que des courriers de recommandation des salariés de l’entreprise.
« Les larmes aux yeux au moment de quitter sa blouse »
Je voulais leur montrer les preuves de l’implication de Moussa, leur raconter son histoire, leur demander de lui laisser une chance. Mais ils ne nous ont même pas laissé entrer. J’ai ressenti un manque total d’humanité.
Moussa Tambadou a rendez-vous le 9 août à l’ambassade du Mali pour refaire son passeport. « Mais c’est trop tard, son passeport ne lui servira qu’à quitter la France », s’inquiète le patron de la blanchisserie. « Malgré tout, je ne le lâcherai pas, c’est une promesse que je lui ai faite. Il avait les larmes aux yeux au moment de quitter sa blouse pour son dernier jour de travail autorisé. Je ne peux pas le lâcher. »
Le gérant espère toujours un sursaut de la Préfecture en faveur de Moussa. Il réfléchit à une prochaine action médiatique pour essayer, encore une fois, de faire bouger les choses pour son jeune apprenti.