Fodé, un jeune Guinéen de 18 ans est apprenti boulanger depuis deux ans à Lavelanet, en Ariège. Il est menacé d'expulsion depuis le mois de février. Stéphane Evrard, patron de la boulangerie, a souhaité interpeller les élus sur cette situation certes illégale mais qu'il qualifie "d'injuste".

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"Cette situation me préoccupe souvent. Je me rappelle les difficultés que j'ai eu pour venir en France. Je ne veux plus revivre ça", confie la voix nouée Fodé. Ce jeune Guinéen de 18 ans est arrivé en France en juillet 2018 "pour vivre une meilleure vie." Car en Guinée, Fodé n'avait plus d'avenir, ni de famille.
Il a donc parcouru l'Afrique, est passé par le Maroc, puis l'Espagne avant d'arriver en France. Un parcours difficile, dangereux : "entre les papiers et le trajet, j'ai mis deux ans à venir en France.".

Une fois arrivé en France, Fodé est accueilli au foyer du Cisell, à Lavelanet, en Ariège. "Quand je suis arrivé, je ne savais rien faire, à part jouer au foot. J'ai découvert plusieurs métiers. Mais c'est la profession de boulanger qui me plaisait le plus." Le jeune Guinéen se rend alors dans l'une des boulangeries de la ville, "Le Paradis des Gourmands". Stéphane Evrard, propriétaire de l'établissement l'embauche comme apprenti. Fodé, lui, suit une formation de CAP de boulanger. 

La France m’a beaucoup aidé à mon arrivée, j'ai pu trouver ma place. J'aimerais plus tard, obtenir la naturalisation française, fonder ma famille et ouvrir une boulangerie.

Fodé, apprenti boulanger.

Mais, depuis le mois de février, Fodé est menacé d'expulsion par les services de l'Etat. "On lui reproche de ne pas avoir des papiers conformes. Mais c'est faux. Plusieurs Guinéens sont dans la même situation", souligne un proche du jeune homme. Une situation qui a poussé Stéphane Evrard, le propriétaire de la boulangerie à se mobiliser, pour sauver son apprenti de l'expulsion.

"Fodé est un garçon calme, respectueux, qui n'a jamais eu de problème, il n'est jamais arrivé en retard. Pour nous, c'est une chance de l'avoir. On ne veut surtout pas qu'il soit expulsé dans son pays. Tous les jours, nous avons peur." Fodé, lui aussi, a cette même crainte : "Ça me préoccupe, cela joue sur mon moral. Au travail, je n'arrive pas à me concentrer. Je n'en dors pas la nuit.".

"Je vais me battre pour ce gamin"

Mais depuis quelques jours, face à l'élan de solidarité, Fodé semble avoir retrouvé le sourire. Plusieurs de ses proches ont souhaité créer une pétition pour le soutenir. Mourad, entraîneur de football du jeune homme est surpris de cette vague de solidaire : "nous sommes passés en quelques jours de 2.000 signatures à plus de 25.000. Nous sommes très contents que la situation de Fodé fasse réagir."

Fodé s'est très bien intégré à Lavelanet. Il fait partie du club de foot, habite dans le village et parle couramment français. Je vais batailler pour qu'il reste avec nous. Dans l'artisanat et la boulangerie, c'est difficile de trouver des apprentis. C'est un métier difficile. Après son apprentissage, nous l'embaucherons. 

Stéphane Evrard, propriétaire de la boulangerie à Lavelanet en Ariège.

La Ligue des droits de l'Homme saisie

Lundi 19 juillet, Stéphane Evrard, a voulu frapper plus fort pour défendre son apprenti. Il a organisé une mobilisation devant la boulangerie et la mairie de Lavelanet afin d'interpeller la préfète de Foix : "nous avons interpellé les élus locaux, les associations, qui ont répondu à notre appel. Nous souhaitons que la préfète étudie le dossier de Fodé et qu'elle revoit sa décision." La Ligue des droits de l'Homme a également été saisie.

Stéphane Ravaclay, le boulanger de Besançon, qui avait entamé une grève de la faim pendant 10 jours, pour sauver de l'expulsion son apprenti boulanger a souhaité, lui aussi, être présent."Des vacanciers sont venus de toute la France pour Fodé. Ils ont été sensibles à son histoire.", ajoute Mourad.
Une mobilisation qui a ému et réconforté le jeune Guinéen : "je commence à retrouver le moral grâce aux personnes qui me soutiennent."

Tous espèrent que "la situation de Fodé soit régularisée au plus vite", pour que le "jeune homme puisse continuer à avancer." .

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