De nombreux médias étrangers racontent l'histoire du boulanger et de son apprenti. Certains choisissent d'insister sur la grève de la faim, quand d'autres privilégient la relation qui lie les deux hommes.
L’acte pourrait être anecdotique, mais avec une grève de la faim, il en devient politique. Stéphane Ravacley s’oppose à l’éloignement de Laye Fodé Traoréiné, son jeune apprenti guinéen, sous prétexte qu’il a atteint sa majorité. Tout en continuant de travailler dans sa boulangerie, le patron a décidé de ne plus s’alimenter, et a lancé une pétition pour interpeller sur le sort de son élève.
Depuis le 3 janvier, le combat de ce boulanger a été relayé par des personnalités, publiques et politiques, et est devenu le symbole d’une bataille contre l’injustice. Une tribune, rassemblant des noms du cinéma, des universitaires et des femmes et des hommes politiques, a même été signée le 11 janvier 2021 dans Le Nouvel Obs. L’histoire résonne aussi en dehors des frontières.
La presse guinéenne (Guinée28.info) d’abord, retrace le parcours du jeune apprenti, jusqu’à la décision radicale du boulanger : mener une grève contre la faim.
En novembre dernier, la tutrice du foyer de Gray-la-Ville (Haute-Saône) qui suit le jeune homme lui a annoncé que son apprenti, devenu majeur, devrait arrêter de travailler auprès de lui et quitter la France. Mais Stéphane Ravacley est déterminé à empêcher cette décision et a entamé une grève de la faim dimanche passé pour éviter l’expulsion de son apprenti, Laye Fodé Traoré, visé par une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
Modern Ghana, quotidien ghanéen, joue sur le contraste entre le métier de bouche et la grève de la faim.
Promettant de ne pas être tenté par ses propres baguettes ou gâteaux, un boulanger français a entamé une grève de la faim dans l'Est de la France pour protester contre l'expulsion de son jeune apprenti guinéen.
Au Chili, le quotidien conservateur La Nacion insiste sur la relation qui lie les deux hommes, et la manière dont le patron considérait son apprenti.
« Discret mais désireux d’apprendre, Laye s’est montré immédiatement énergique et travailleur », ajoute l’artisan, qui travaille six jours par semaine de 3 heures à 20 heures, avec une pause pour déjeuner. « Il y a une place pour lui dans ma boulangerie », insiste le boulanger, qui espère l’employer à la fin de sa formation.
Le média allemand Deutsche Welle, qui publie ses contenus en plusieurs langues, a repris le reportage de France 3 Franche-Comté, et ajouté des sous-titres en arabe.
Le site Unternehmen Heute rapporte quant à lui l’hospitalisation du boulanger, ce 12 janvier 2020.
Ravacley a déclaré qu'il s'était évanoui devant sa boulangerie après une grève de la faim de plus d'une semaine mardi matin alors qu'il rentrait d'une livraison. Selon ses propres mots, il ne mange de la soupe que depuis le 3 janvier et a perdu environ huit kilos. Une carence en nutriments a été constatée à la clinique. Le boulanger dit qu'il a reçu des vitamines et qu'il devrait rentrer chez lui sous peu. "Je suis très fatigué, mais je peux", a-t-il déclaré à l'AFP.
Des articles apparaissent chaque jour dans les médias étrangers, se faisant écho de l'histoire du boulanger bisontin qui a pu regagner son domicile après avoir été examiné et pris en charge par les urgences de Besançon. ll veut se reposer, mais continuer son combat, sa grève de la faim. La situation du jeune apprenti doit être examiné lors d'une audience le 26 janvier prochain au tribunal administratif de Besançon.