La petite ville présentait, il y a dix jours, un taux d'incidence anormalement élevé. Une campagne de tests était organisée spécifiquement ce vendredi 12 février, mais n'a pas affiché complet.
"Si ça vous fait vraiment très mal…", prévient l’infirmière. "Je crie !", l’interrompt Joëlle, l’une des participantes à la campagne de dépistage au Covid-19 qui se tenait ce vendredi 12 février à Peyre en Aubrac, en Lozère. Déjà testée positive deux fois par le passé, elle a pris place sur une petite chaise, dans la salle du foyer socio-culturel.
Je voulais le faire parce que ma fille est à très haut risque, pour être sûr que je sois négative et qu’elle vienne à la maison sans crainte.
Une dizaine de jours auparavant, vingt-cinq cas positifs ont été détectés dans la petite ville d’environ 2.200 habitants. Sur demande de la mairie, la préfecture, l’Agence régionale de santé et la Croix-Rouge ont donc organisé cette opération ponctuelle. "On l’espérait mais sans trop y croire, souligne Marie-Paule, une habitante, parce que nous sommes une petite commune. Mais c’est vrai qu’il y a autant de risques et il y a beaucoup de passage, ici."
"Casser la chaîne de transmission"
La Croix-Rouge réalise des tests antigéniques, dont les résultats sont donnés en quinze minutes. Ce procédé permet d’isoler rapidement les cas positifs. "Afin de casser la chaîne de transmission du virus, une stratégie d’identification des cas, de dépistage de leurs contacts et d’isolement des personnes malades et des contacts à risque, est mise en œuvre au plus proche des habitants de la Lozère, souligne la préfecture. L’objectif est de repérer très précocement l’apparition de nouveaux cas, et en particulier de nouveaux cas groupés, pour limiter la circulation virale sur le département."
Un objectif rendu d’autant plus nécessaire que cette zone géographique présente une moyenne d’âge est relativement élevée au sein de sa population "Nous avons près de 300 personnes de plus de 75 ans, relève Michel Guiral, maire délégué de Saint-Sauveur-de-Peyre. Sur ce public-là, il y a des formes graves de développement du virus. Il faut qu’on soit très vigilants et les élus seront très attentifs à l’évolution de cette situation."
Trois cents personnes pouvaient participer à cette campagne diagnostique. Seules quarante-cinq environ se sont présentées. "Nous attendions beaucoup plus de monde, regrette Marie-Claude Aurand, présidente départementale de la Croix-Rouge. On avait l’impression que les gens attendaient ces tests. Mais entre le fait d’attendre les tests et celui de faire l’effort de venir se faire tester… C’est un peu dommage." En Lozère, le taux de positivité des reste élevé. Début février, il était de 8,3% dans le département contre 6,3% en moyenne pour l’ensemble du territoire national.