Alors que la taille minimale des intercommunalités est fixée à 20 000 habitants, en Lozère, ce seuil est rabaissé à seulement 2900, le plus bas du territoire Français. Ces nouvelles intercommunalités Lozériennes auront-elles les moyens d’assumer les énormes responsabilités qui leur incombent?
A Ste Enimie, depuis plusieurs semaines le hameau de Prades n’a plus d’eau potable. Pour la Communauté de Communes de 1200 habitants, les réparations s’annoncent exorbitantes.
A Prades, un des hameaux de Sainte Enimie, le restaurant Giroux est une institution.Et pas seulement pour les 70 habitants du coin.Dans ces cuisines, la propriétaire prépare tous les jours les repas des enfants de la crèche. Mais depuis 2 mois, impossible de se servir de l’eau du robinet. Elle n’est pas potable. Alors il faut recourir à de l’eau en bouteille. A Prades, on pompe l’eau dans le Tarn. L’installation est ancienne et l’abandon d’une retenue sont certainement à l’origine du problème de la qualité de l’eau.
Depuis le début de l’alerte sanitaire, les services de la Communauté de Communes sont à pied d’oeuvre pour trouver une solution. Mais le diagnostic est sans appel, il va falloir créer un nouveau réseau. Une très mauvaise nouvelle pour les finances de la Communauté de Communes Gorges du Tarn et des Grands Causses qui compte 1200 habitants. Coût estimé : 120 000 euros.
La communauté de commune de Sainte Enimie n’est pas la seule à souffrir de ce type de problème en Lozère. Aujourd’hui, on en compte 24 dans le département. La plus importante compte 13 443 habitants… La plus petite, seulement 846 !
Pour satisfaire à la Loi « NOTRE » qui fixe les règles de la réforme territoriale, le nombre de ces intercommunalités devra être divisé par 2 voire par 3 et comporter un minimum de 2900 habitants.
Avec un seuil à 2900 habitants, la Lozère bénéficie de la dérogation la plus importante accordée en France par rapport à la taille minimale de 20000 habitants des intercommunalités.
Une dérogation justifiée par la faible densité de population du département qui pose déjà la question de l’efficacité de ces futures structures en Lozère.