Faites-vous peur avec "La Bête", ce nouveau jeu de société qui vous transporte dans le Gévaudan en 1764 !

Il vient tout juste de sortir et les joueurs se l'arrachent déjà ! "La Bête", ce nouveau jeu de société qui nous embarque dans la traque de la célèbre bête du Gévaudan, a été imaginé par un auteur héraultais, passionné par le mythe. Découverte.

"C'est une légende que je connais depuis l'enfance, raconte Charlec qui a imaginé le jeu il y a quatre ans déjà. C'est une histoire singulière qui m'est restée en tête longtemps mais dont je ne savais pas très bien si elle était réelle ou pas. Je me suis replongé dedans, je me suis documenté et plus j'ai avancé, plus j'ai découvert que c'était une vraie énigme policière, un "cold case", une affaire non résolue."  Bref, le scénario idéal pour un jeu de société à donner le frisson. Pour l'auteur de "La Bête", originaire de Mèze dans l'Hérault, il suffisait juste de trouver la bonne "mécanique ludique" pour ramener à la vie la mystérieuse Bête du Gévaudan. 

Loup, chien, lion, hyène ou homme ?

Cette fameuse Bête a terrorisé la France de Louis XV et on ne sait toujours aujourd'hui ce qu'elle était vraiment. Tour à tour présentée comme un homme déguisé en loup, un gigantesque chien, un lion ou une hyène, "le" ou "les" mystérieux animaux, qui s'attaquaient notamment aux jeunes bergers, auraient fait 87 morts pour plus de 250 attaques entre 1764 et 1767, dans le Gévaudan. Au point de susciter stupeur et effroi bien au-delà des frontières de la province royale. 

Jeu immersif et asymétrique

Le jeu "La Bête" est sorti en novembre chez Multivers, un éditeur indépendant, par ce thème alléché. Un jeu immersif et asymétrique, c'est à dire que plusieurs joueurs jouent contre un autre. Et le but du jeu est tout simple : "Incarnez l’un des enquêteurs et partez pour 3 ans en Lozère sur les traces de la Bête". Un des joueurs endossera de son côté le rôle de la Bête. Cette dernière doit faire au moins 25 victimes pour remporter la partie. Les enquêteurs, eux, doivent évidemment la démasquer ou l’empêcher d’atteindre son objectif. Et ils ont 12 tours de jeu pour parvenir à leurs fins.

La partie débute au premier tour de jeu, au début de l’été 1764. Il s'achève au douzième tour au plus tard, à la fin du printemps 1767. Chaque enquêteur est spécialisé dans une identité possible de la Bête : par exemple, "l'Evêque de Mende" saura identifier un démon, tandis que "l'Envoyé du Roy" démasquera plus facilement si le coupable est en fait un homme.

Dans la peau de personnages réels

Mais le jeu vaut autant pour son ancrage historique et son réalisme que pour son intrigue. On y retrouve en effet tous les personnages qui ont écrit cette incroyable histoire et forgé la légende : Jean Chastel, le garde-chasse qui a abattu la Bête, le Marquis Jean-Joseph d’Apchier qui a organisé de nombreuses battues et notamment celle qui a permis de mettre fin au carnage, Gabriel-Florent de Choiseul-Beaupré, l’évêque de Mende, les dragons du capitaine Jean-Baptiste Duhamel ainsi que le porte-arquebuse du Roi, François Antoine.

Au fil de la partie, on croisera même le petit Jacques Portefaix, ce jeune adolescent de 13 ans, victime avec son groupe d’amis d’une attaque de la Bête. L'épisode est resté célèbre : plutt que de s’enfuir, il fera face la Bête et l’empêchera de s’emparer d’un de ses camarades en lui faisant lâcher prise. Considéré comme un héros, il décrira précisément la Bête et sera récompensé par Louis XV qui financera son éducation.

"Coup de cœur ludique de la fin d'année"

Résultat : quelques semaines seulement après sa sortie, le jeu est entré dans le Top 20 des ventes de jeux spécialisés en France. Un succès salué aussi par les "testeurs". Ainsi "La Bête" est "le coup de cœur ludique de la fin de l'année" pour la chaîne Videoregles.Net, consacrée aux présentations et explications de jeux de société modernes pour tous les âges et tous les publics. Depuis 2008, Yahndrev, un "ludothécaire " passionné, réalise et diffuse des vidéos qui permettent de découvrir et d'apprendre simplement les règles de jeux de société qui paraissent dans le commerce.

"Le matériel est vraiment chouette : jetons, plateau, gouttes de sang, etc.", écrit également Benjamin Guimbert dans sa critique sur le site Paradoxe temporel. Cet autre testeur de jeux a crédité "La Bête" d'une excellente note pour sa jouabilité. "Les tours de jeu sont fluides, la tension est palpable, la traque est intense. La Bête est vraiment un très bon jeu du chat et de la souris." 

6000 exemplaires vendus en un mois

Le jeu est distribué par Trade Invaders, une société installée à Saint-Tibéry, près de Béziers. "La Bête a tellement de succès qu'on va être en rupture, on le sait dorénavant mais ce sera de très courte durée, on a tout fait pour ça", explique Benjamin Planas, qui commercialise le jeu. 6000 exemplaires ont été vendus en un mois seulement et ici, on espère en diffuser près de 100.000 boîtes en 2023. "On a bon espoir que la petite bébête continue à monter, plaisante Didier Jacobée, l'éditeur. Le jeu est déjà commandé aux Etats-Unis et au Canada. Il sera traduit en Anglais et en allemand en juin prochain." De quoi justifier son pari : il ne retient que 10 jeux pour 200 prototypes reçus chaque année.

Si la Bête du Gévaudan a inspiré de nombreux livres, romans ou bandes-dessinées, elle avait peu investi jusque là le monde des jeux. Même si le département de la Lozère avait déjà financé l'édition d'un jeu de société intitulé "La Bête du Gévaudan", sorti en 1990 et distribué par Riviera Quest. 

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