Malgré le confinement et les restrictions sur les commerces, la chocolaterie Malakoff située à La Canourgue, en Lozère, a rouvert ses portes, samedi 28 mars, sous les recommandations de la direction régionale du travail. L'activité s'organise à l'heure du coronavirus Covid-19.
Pas de trêve, ni de confinement pour les confiseurs à l'heure du coronavirus Covid-19. Du moins pour la chocolaterie Malakoff située à La Canourgue, en Lozère. La boutique a pu rouvrir, samedi 28 mars dernier, avec l'autorisation de la Direction des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l'Emploi (Direccte) Occitanie.
La petite boutique située dans le centre-ville du bourg lozérien a prévu d'ouvrir deux fois par semaine, les mercredis et samedis matin de 9h30 à 12h30, "avec un service de drive pour que les clients puissent récupérer leur marchandise en voiture", explique Romain Chollier. Le gérant de la marque depuis 2015 organise sa reprise d'activité depuis quelques jours.
Lui-même étonné de la réouverture
Le directeur avait en effet stoppé toutes les activités de vente, de distribution ainsi que la production dès le lundi 16 mars : "A la suite des annonces du Président, j'ai tout arrêté dans l'urgence. J'ai pu reprendre parce que j'ai appris de collègues chocolatiers que nous étions considérés comme des produits de première nécessité."
Romain Chollier avoue avoir été dans un premier temps agréablement surpris par cette décision : "J'ai été étonné. Dans un sens, cela valorise le produit", avoue-t-il avant de nuancer la bonne nouvelle : "Mais dans un second temps, on a le droit d'être un peu confus. On nous demande un confinement, de prendre soin de nos salariés et des nôtres et on nous autorise tout de même à ouvrir."
Tout les salariés ne sont pas encore revenus. A vrai dire, seules trois personnes vont continuer de travailler dans les semaines à venir. Douze autres sont en congé de maladie ou ont été placées en chômage partiel. Seule la boutique de La Canourgue a rouvert. La production, elle, reste au point mort.
"On ne veut que limiter la casse"
La réouverture de sa chocolaterie a étonné nombre d'internautes, selon lui : "Sur les réseaux sociaux, notre annonce a reçu quelques critiques." Plusieurs personnes se sont étonnées de voir qu'une chocolaterie faisait partie d'un commerce "de première nécessité". Ce à quoi répond Romain Cholliet :
Au même titre que des fromagers ou des charcutiers, nous sommes des artisans, des passionnés. Et on ne tient pas à ce que le fruit de tous nos efforts soit réduit à néant par cette crise. Nous ne voulons que limiter la casse.
"En ces temps difficiles, un petit carré de chocolat ne peut que donner un peu de baume au cœur", ajoute-t-il.
Doucement, cette réouverture permet également à Romain Cholliet de travailler sur la sortie de crise. Quelques dossiers d'aides ont été présentés à la CCI et à la Chambre des métiers : "Il s'agit d'une nécessité absolue. Nous pensons que nous allons pouvoir reprendre notre activité à l'été. Soit pendant les mois les plus calmes", explique-t-il. "Cela veut aussi dire que nous ne serons pas capables de faire une saison de Pâques habituelle", finit-il par regretter.