Mis en examen en décembre 2017 pour escroquerie aggravée, le pharmacien de Saint-Germain-du-Teil a été reconnu coupable de fraude et d'escroquerie, jeudi 7 octobre, au tribunal judiciaire de Mende, en Lozère. Il écope de 18 mois de prison avec sursis et une interdiction d'exercer pendant 5 ans.
Franck Badaroux, le pharmacien de 53 ans de Saint-Germain-du-Teil, en Lozère, mis en examen en décembre 2017 pour escroquerie aggravée, faux, usage de faux, utilisation d'un préposé en pharmacie, opérateur non titré et renouvellement de médicaments non prescrits et non autorisés, a été reconnu coupable à l'issue d'une jugement au tribunal judiciaire de Mende, jeudi 7 octobre.
Il a été condamné à 18 mois de prison avec sursis, assorti d'une interdiction d'exercer pendant cinq ans et d'une confiscation des scellés. Son avocat a interjeté appel du jugement le soir même. Son assistante, mise en examen pour usurpation de titre, a bénéficié d'un non-lieu.
Lors de l'audience, l'avocat de la caisse commune de la Sécurité sociale et de la Mutualité sociale agricole, Me Pouget, a estimé le préjudice à 245 000 €. Lors de la mise en examen, les deux institutions parlaient d'une somme avoisinant les 800 000 € de préjudice.
Le pharmacien a eu beau se défendre "Toutes les erreurs que vous citez sont communes à toutes les pharmacies. J'ai pris un engagement, j'avais 500 ordonnances à préparer par semaine. Il fallait être dans l'anticipation.". Le magistrat, Vincent Blériot, procureur de la République de Mende, n'est pas allé dans son sens. "Ce ne sont pas des négligences, des erreurs, mais bien un caractère systémique", selon ses propos rapportés par Midi Libre. Il parle de fraude et d'escroquerie.
L'avocat du pharmacien s'est insurgé, dans sa plaidoirie, contre la situation que vivait son client. "On a saccagé sa vie. Il vit au crochet de son père. C’est une honte !" Il avait demandé la relaxe. Il ne l'a pas obtenue.
La pharmacie placée en liquidation judiciaire en 2020
En septembre 2017, la Sécurité sociale et la Mutuelle sociale agricole avaient porté plainte en signalant des malversations à leur encontre. Une cellule spéciale composée de dix gendarmes de la brigade de recherche et de la compagnie de Mende, accompagnée de trois militaires du GIR de Montpellier spécialisés dans les affaires patrimoniales et de la cellule des avoirs criminel, avait immédiatement été créée pour mener l'enquête, sur réquisition du procureur de la République.
Des perquisitions avaient été menées en décembre 2017. Les quatre véhicules de l'homme alors âgé de 49 ans ainsi que ses biens mobiliers et immobiliers, de ses comptes bancaires, de sa maison et des murs de la pharmacie avaient également été saisis.
La pharmacie Badaroux a été fermée à la suite de la mise en examen de son gérant. Puis ce dernier l'avait rouvert en mai 2018 après la levée du controle judiciaire. Avant que son commerce ne ferme de nouveau ses portes. Une procédure de redressement judiciaire a été initiée en décembre 2018.
L'entreprise a depuis été déclarée en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Mende, le 1er juillet 2020.