Pour la deuxième fois depuis la mort de son fils en Syrie, le père du jeune Lunellois Raphaël s'apprête à porter plainte contre X pour dénoncer les méthodes d'endoctrinement des jeunes vers le djihad.
Un peu plus d'un an après la mort de son fils en Syrie, le père de Raphaël estime n'avoir toujours pas eu les réponses aux questions qu'il se pose. Son avocat, Me Jean-Robert Phung, assure à France 3 Languedoc-Roussillon qu'il s'apprête à porter plainte contre X auprès du doyen des juges d'instruction, "contre tous ceux qui ont, dans le Lunellois, participé à l'approche et à l'endoctrinement" de son fils et des autres jeunes Lunellois partis en Syrie.
>>> Lire aussi : le témoignage du père de Raphaël, l'un des jeunes de Lunel mort en Syrie
C'est la deuxième fois que le père de Raphaël, mort dans un bombardement en Syrie le 22 octobre 2014, porte plainte contre X. En mars 2015, quelques mois après la mort de son fils, il avait déposé une plainte identique auprès du parquet de Montpellier. Il expliquait alors qu'il espérait que cette plainte puisse notamment faire évoluer la situation de leur fils qui, sans certificat de décès, ne pouvait être considéré comme mort. Il souhaitait surtout savoir comment une vingtaine de jeunes de Lunel avait pu être amenée à partir pour la Syrie.
"Un prosélytisme religieux de type sectaire et commercial"
"Je pense qu'il y a ici en France des groupes qui sont présents et qui se multiplient à vitesse grand V, en particulier autour d'un groupe religieux qui s'appelle les tablighis, auquel Raphaël faisait référence et avait adhéré, expliquait le père de Raphaël en février 2015. C'est une forme de religiosité qui ici en France prend un essor fulgurant parce qu'ils ont une méthode de prosélytisme religieux de type sectaire et commercial. Tous les ressorts utilisés à la seule fin d'amener ces gens à prendre des décisions sont des ressorts de type emprise mentale et manipulation", ajoutait-il.
Raphaël rejoint la Syrie en juillet 2014, à l'âge de 23 ans. A ses parents, il explique qu'il va y faire de l'humanitaire. Trois mois plus tard, une femme de la communauté musulmane de Lunel vient sonner à leur porte. Elle leur annonce, photos à l'appui, le décès de leur fils lors d'une incursion de l'armée régulière syrienne de Bachar Al-Assad.