Meurtre de Patricia Bouchon : Laurent Dejean, un garçon gentil, "speed", colérique, selon son entourage

Laurent Dejean est jugé en appel par la cour d’assises du Tarn. Il est accusé du meurtre de Patricia Bouchon à Bouloc en février 2011. Au sixième jour de procès, des témoins, des proches ou des anciens collègues sont venus évoquer son comportement.

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Patricia Bouchon a été tuée en février 2011 à Bouloc alors qu’elle faisait son jogging quotidien vers 4h30. Son corps a été retrouvé 42 jours plus tard à 10 kilomètres de là, en partie immergé dans un fossé. Aucune trace ADN n’a permis d’identifier le meurtrier. Laurent Dejean (42 ans aujourd'hui) a été arrêté en 2015 après la diffusion dans la presse d’un portrait-robot. Un homme mal rasé avec un bonnet noir qui conduisait une Clio.

La vie entre Bouloc et Fronton

Depuis le début du procès en appel de Laurent Dejean le 28 juin, des dizaines de témoins ou d’experts sont déjà venus déposer devant la cour d’assises du Tarn. Les jurés ont écouté les nombreuses personnes citées de l’entourage de Laurent Dejean. Des hommes et des femmes plus ou moins proches de l’accusé lorsqu’il vivait à Bouloc.

Dans cette petite ville de Haute-Garonne, tout le monde se connait un peu de vue. Dans le milieu de Laurent Dejean, on vivait de petits boulots, on passait chez les uns, chez les autres à Bouloc ou à Fronton pour discuter, boire une bière, fumer des joints. Il y avait Jean-Luc et son frère Marc qui habitaient chez leur mère à la ferme. C’est là qu’avec Laurent Dejean, ils désossaient des voitures parfois, pour récupérer des pièces à vendre et se faire quelques euros de plus en mettant le reste chez le ferrailleur.

Les voitures, c’est la grande question de ce procès. La fameuse Clio aperçue par un témoin le jour de la disparition de Patricia Bouchon est la principale piste des enquêteurs dans cette affaire. Elle était grise selon cet homme qui a également décrit le conducteur. Il dira un peu plus tard qu’elle était de couleur claire peut-être blanche ou beige mais le modèle, il en est sûr, c’est une Clio de première génération. Comme celle de Laurent Dejean à une époque.
Le problème, c’est que ce dernier a longtemps nié en avoir possédé une. Elle n’était pas assurée, il n’avait pas de carte grise, il avait peur de le dire affirme-t-il. Depuis le début de l’audience le 28 juin, les avocats des parties civiles, l’avocat général et le président de la cour ont souvent interrogé l’accusé sur ce mensonge. Mais Laurent Dejean malgré l’insistance continue à dire qu’il avait peur.

Un gentil garçon, parfois colérique

Ses amis l’appelaient Loul. Tous décrivent un gentil garçon parfois "speed". Il parlait de façon très vive. Certains décrivent des colères. Un téléphone explosé par terre. Un ancien employeur quand il travaillait dans les espaces verts évoque des outils jetés au sol mais jamais aucune violence physique sur quelqu’un. Une ancienne petite amie qui est sortie un mois avec lui parle de quelqu’un de calme et bienveillant, protecteur mais qui l’aurait insultée quand elle l’a quittée.

Jocelyne, la mère d’une des amies de Laurent Dejean témoigne elle aussi :

-"Il a toujours été correct, gentil".
-"Vous aviez dit, lui demande l’avocat générale, que les soupçons sur Laurent Dejean vous étonnaient ?"
-"Oui, parce que Laurent, si on le pousse dans ses retranchements… s’il l’avait fait, il l’aurait dit."

Il y a le gérant de la station-service de Bouloc, Marcel, qui est aussi venu s’exprimer devant la cour d’assises.

-"Laurent, je le connais depuis qu’il est tout petit", a-t-il dit devant la cour. "J’ai connu son père et son grand-père. C’est quelqu’un de vaillant, il n’est jamais resté sans activité".

Laurent Dejean se met à pleurer.

-"C’était quelqu’un d’honnête, un bon gars. Il lui arrivait de faire noter le montant de l’essence et il remboursait très vite, c’est quelqu’un de réglo".

Eddy, 46 ans, était un peu plus âgé que Laurent.

-"C’était un bon pote, dit-il, mais les derniers temps il n’était pas bien, nerveux, désagréable. Il était en train de dériver dit cet ancien proche, en raison de la cocaïne".
-"Vous aviez pris des distances ?", demande le président.
-"Oui".

A chaque témoin, les mêmes questions reviennent : Laurent Dejean avait-il une Clio Blanche ? Oui, ils sont unanimes. Le portrait-robot lui ressemble-t-il ? Sur ce sujet les avis divergent. Certains se disent troublés par la ressemblance, d’autres trouvent des similitudes avec d’autres personnes. Quant au bonnet noir : avait-il l’habitude d’en porter un ? Oui souvent, diront certains. Parfois, comme tout le monde, diront d’autres témoins.

En 2019, Laurent Dejean a été condamné en première instance devant la cour d’assises de la Haute-Garonne à 20 ans de réclusion criminelle.

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