Meurtre d'Océane : l'accusé assume son crime devant les assises

Nicolas Blondiau, un père de famille de 27 ans, a de nouveau reconnu avoir violé et tué Océane, une fillette de 8 ans qu'il connaissait, à Bellegarde en novembre 2011, au premier jour de son procès, lundi, devant la cour d'assises du Gard.
  

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"Vous êtes accusé de meurtre sur mineur de quinze ans, accompagné ou suivi d'un autre crime, un viol Reconnaissez-vous les faits?", lui a demandé à l'ouverture la présidente Geneviève Perrin.
"Oui", a murmuré Blondiau, qui venait d'écouter la lecture de l'ordonnance de mise en accusation en se tenant la tête entre les mains.
Dans une ambiance sous haute tension, l'accusé était arrivé un peu plus tôt dans la salle d'audience vêtu d'une doudoune gris anthracite, cheveux clairs et coupés ras, le front dégarni. Il s'est exprimé d'une voix à peine audible pour décliner son identité.

Tête penchée, Blondiau a suivi d'un regard fixe lundi les témoins qui se sont succédé à la barre. A un moment, il a envoyé un petit baiser à son ex-concubine et mère de ses deux enfants.
"C'est quelqu'un au profond mal-être, une personnalité mal structurée", a noté l'enquêtrice Karine Poulain-Lebon, à laquelle il avait décrit une "enfance malheureuse" perturbée par la séparation de ses parents. Et s'il peut être "sérieux, motivé", il est aussi considéré comme "manipulateur" et "gros consommateur d'alcool".

Pour l'expert-psychologue Philippe Robardev, Blondiau, inférieur à la moyenne en terme d'intelligence, souffre de "troubles de caractère". Selon lui, il reconnaît ce qu'il a fait mais n'a pas d'explication. "Il lui est difficile de s'expliquer. Il y a un no man's land psychologique", a estimé l'expert, assurant qu'il y a un "fort risque de récidive" car il a une forme de "prédation perverse" et "il ne cherche pas à aller mieux".
"C'est un menteur, il me cachait beaucoup de choses", a renchéri une ex-compagne. Selon elle, Blondiau, qui avait jusqu'à la mort d'Océane un casier judiciaire vierge, "aurait auparavant déjà tenté de violer une adolescente", une histoire qui n'a pas fait l'objet d'une plainte mais d'un arrangement.
Bernard Blondiau est venu, lui, défendre l'image de son fils Nicolas, qui aimait ses enfants.

Une idée insupportable pour les parents d'Océane. "Stop", ont-ils supplié.

Jérome Curato, journaliste à France 3 Pays Gardois, nous relate cette première journée d'audience aux assises du Gard


Le 5 novembre 2011, vers 18h30, Océane était partie chez un ami de la famille récupérer un jeu vidéo, à 200 m de son domicile. Le corps de l'enfant avait été retrouvé le lendemain, sur un chemin à 3 km du centre du village, pantalon baissé. L'autopsie avait mis en évidence que la fillette avait été étranglée et avait reçu quatre coups de couteau, dont un mortel au coeur.
L'accusé s'était présenté à la gendarmerie le soir du 8 novembre, demandant à subir un prélèvement ADN, affirmant ne plus se souvenir de ses activités le soir du crime. Il avait expliqué son amnésie par une prise importante d'alcool et de stupéfiants. Mais quelques minutes avant son arrivée, son ex-concubine avait téléphoné pour dire que son compagnon lui avait avoué le meurtre.
Aux enquêteurs, Blondiau, finalement incriminé par l'expertise génétique, avait raconté qu'il se rendait chez la même personne qu'Océane, qu'il l'avait vue et lui avait proposé de l'emmener parce qu'il pleuvait. Mais il avait continué sa route, s'était arrêté à l'écart, l'avait violée, puis prenant conscience de son
geste, il avait décidé de la tuer.

L'accusé encourt la réclusion criminelle à perpétuité, qui peut être assortie d'une peine de sûreté de 30 ans, soit la condamnation la plus lourde  inscrite
au code pénal français. Les réquisitions du procureur général Michel Desplan et le verdict sont attendus mardi.

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