La préfecture de l'Hérault poursuit ses négociations pour tenter de convaincre Saint-Bauzille-de-Putois d'accueillir des migrants de la "Jungle" de Calais, en proposant de réduire de moitié leur nombre, pour lever les réticences. La petite commune cévenole recevrait donc 40 à 45 migrants contre 87.
Le maire de Saint-Bauzille-de-Putois a envoyé sa lettre de démission au préfet de l'Hérault, ce lundi matin.
Dans le même temps, un compromis semble se dessiner avec la préfecture pour l'accueil d'une quarantaine de migrants de Calais, au lieu des 87 annoncés, la semaine dernière. Soit un accord sur la moitié des personnes prévues.
Nouvelle inconnue, où seront finalement logés les 40 migrants qui devaient être installés à Saint-Bauzille-de-Putois et qui ne le seront pas ?
Les premiers migrants de Calais pourraient arriver en Languedoc-Roussillon dès mardi ou mercredi.
Des négociations sur le nombre de migrants avec le maire
La préfecture avait annoncé avoir entamé samedi des discussions pour "apaiser la situation" à Saint-Bauzille-de-Putois, village cévenol de 1.800 habitants, dont le maire a présenté sa démission pour protester contre l'arrivée imposée de 87 migrants de Calais dans sa petite commune.
Tout en soulignant que le village cévenol était historiquement "une terre d'accueil", le maire (sans étiquette) Michel Issert avait dénoncé un "diktat" de l'Etat et estimé que le nombre de migrants que sa commune est chargée d'accueillir était disproportionné. 87 migrants à Saint-Bauzille-de-Putois, pour environ 200 dans l'Hérault.
Un accord en vue pour accueillir une quarantaine de migrants
Venu jeudi, pour participer à une réunion de concertation et pour répondre aux interrogations des élus et de la population lors du conseil municipal, le préfet Pierre Pouëssel avait été accueilli par des pancartes proclamant "87, c'est trop!".
Les négociations sont toujours en cours, cela se présente plutôt bien", a estimé lundi la préfecture qui a "travaillé ce week-end avec le ministère (de l'Intérieur ndlr)". Selon la même source, le compromis proposé porterait sur un accueil d'environ la moitié des migrants initialement prévus.
Ces migrants doivent arriver dans la petite commune "au cours de la semaine" alors que l'évacuation du plus grand bidonville de France a débuté lundi matin.
Un Centre d'accueil et d'orientation (CAO) doit être installé pour une durée de neuf mois dans les locaux du centre de pleine nature des Lutins cévenols de Saint-Bauzille-de-Putois. Il sera géré par l'association SOS Solidarités.