Le verdict du procès en appel dans l'affaire des policiers brûlés à Viry-Châtillon en 2016 est tombé samedi : 5 jeunes hommes ont pris entre 6 et 18 ans de prison, 8 autres sont acquittés. Des peines jugées trop clémentes par plusieurs syndicats de policiers qui appellaient à manifester ce mardi.
Le verdict a été prononcé très tard samedi 17 avril par la cour d'assises des mineurs de Paris. La justice a condamné en appel cinq jeunes hommes à des peines allant de 6 à 18 ans de réclusion criminelle pour la violente agression de policiers survenue en octobre 2016 à Viry-Châtillon, dans l'Essonne. Huit autres prévenus ont été acquittés.
Ces treize hommes, âgés de 16 à 21 ans au moment des faits, étaient accusés d'avoir participé à l'attaque de deux voitures de police stationnées dans une cité de la région parisienne : plusieurs personnes cagoulées avaient cassé les vitres de leurs véhicules et jeté des cocktails Molotov à l'intérieur.
Deux agents de police avaient été gravement brûlés et deux autres blessés plus légèrement.
Des peines plus légères qu'en première instance
Samedi soir, le tribunal a prononcé des peines allant de 6 à 18 ans de prison, ce qui est inférieur aux condamnations de première instance.
En effet, lors du premier procès, huit accusés avaient été reconnus coupables et condamnés à des peines allant de 10 à 20 ans de réclusion. Cinq autres jeunes avaient été acquittés.
Manifestation devant les tribunaux de la région
Ce nouveau verdict, prononcé après six semaines de procès en appel, a provoqué la colère des policiers : un appel à la mobilisation a été lancé pour ce mardi 20 avril à 12h30 devant les tribunaux judiciaires de Toulouse et Montpellier par le syndicat de police Alliance.
Ce verdict est incompréhensible pour les victimes !
"Cette affaire de policiers brûlés, c’est la goutte d'eau qui fait déborder le vase, il n’y a pas de réponse pénale, c’est insupportable !" s'insurge le secrétaire adjoint du syndicat Alliance Occitanie.
Des manifestations de policiers ont eu lieu ce mardi midi devant les tribunaux de justice de plusieurs villes d'Occitanie : à Toulouse où ils étaient une soixantaine à se rassembler sur les marches du palais, à Montpellier, Albi et Carcassonne.
Des policiers de Perpignan du syndicat Alliance devaient aussi rallier Montpellier pour dénoncer "la clémence et le laxisme", selon nos confrères de l'Indépendant. Ils estiment que la justice doit appliquer les peines maximales incompressibles prévues par le Code pénal pour les agresseurs de policiers.
"Si les peines établies dans le code pénal ne sont pas appliquées, on se retrouvera avec une population qui ne craint ni la police, ni la justice", s'est indignée auprès de l'AFP Audrey Colin, déléguée du syndicat pour l'Occitanie, lors du rassemblement à Toulouse.
"Ne pas faire le procès de la justice"
De son côté, le syndicat SGP Police FO de l'Hérault, a pris une position plus mesurée : si Bruno Mengibar comprend la colère des victimes vis à vis du verdict, en revanche, le secrétaire départemental de l'Hérault affirme ne pas vouloir faire le procès de la justice.
C’est difficile d’accuser les magistrats et un jury populaire d’être laxistes quand le directeur de l’enquête lui-même vient à la barre affirmer qu'il n'est absolument sûr de rien, sauf pour deux des accusés !
"Nous souhaitons accompagner chaque collègue qui souhaite manifester, mais l’exercice est délicat", conclut-il.