Emmanuel Macron à Montpellier : 50 policiers en renfort d'ici fin 2022 et "plus de bleu sur le terrain"

Un an avant la Présidentielle, Emmanuel Macron réitère sa promesse de 10.000 policiers et gendarmes de plus pour la sécurité. En visite à Montpellier, ce lundi, avec le ministre de l'Intérieur, il a annoncé le renfort de 50 policiers. Autre thème la délinquance et la consommation de drogue.

En visitant, ce lundi matin, le commissariat central de Montpellier puis cet après-midi, le quartier populaire de La Mosson, Emmanuel Macron défend sur le terrain sa politique de "sécurité du quotidien". A un an de la Présidentielle de 2022, il réaffirme aussi sa promesse de 10.000 policiers et gendarmes supplémentaires en fin de mandat par rapport à 2017.

50 policiers de plus à Montpellier

Emmanuel Macron a annoncé le déploiement de 20 nouveaux policiers en septembre 2021 et 30 de plus d'ici fin 2022 à Montpellier, soit un renfort de 50 agents.
Le mois dernier, Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, promettait l’arrivée de 16 policiers supplémentaires. Un chiffre "insuffisant", appuie le syndicat Unité SGP Police, qui en "réclame le double" pour "répondre aux attentes de la population et rendre des lettres de noblesses au service public".

Il semble avoir été écouté.

Il y aura aussi 5 policiers en renfort à Carcassonne et 20 dans le Gard.

Une "police academy" à Montpellier

Autre annonce, la création d'une "école de police avec de la formation continue" pour les policiers, dans la métropole de Montpellier, ainsi que la modernisation de leur uniforme et le remplacement de la casquette par un calot sont également au programme.

Cette nouvelle offensive présidentielle sur la sécurité a été lancée par un long entretien au Figaro dans lequel le chef de l'Etat affiche sa fermeté, au moment où la France doit faire face, selon lui, "à une forte augmentation des violences sur les personnes".

Chaque Français verra plus de bleu sur le terrain en 2022 qu'en 2017. Ça rassure les gens, ça dissuade les délinquants. Je me bats pour le droit à la vie paisible.

Emmanuel Macron.

Accompagné du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, Emmanuel Macron cherche à rassurer les policiers avec lesquels il échangera à l'Hôtel de police de Montpellier.

Devant le commissariat, quelques manifestants tenus à distance par de nombreux policiers, se sont également invités.

Une visite des "points de deal" avec la Bac

Le Président de la République a aussi effectué une sortie avec les hommes de la Bac de Montpellier. Une "tournée immersive" impromptue de 40 minutes dans une voiture banalisée de police dans les quartiers difficiles...

Il s'est rendu dans les sous-sols d'une résidence du quartier de La Mosson. C'est là qu'en février s'était installé un groupe de dealers armés, qui avaient pris en otage des agents de sécurité et tagués le nom de leur point de deal sur les murs. Une grosse opération de police les a délogés, au grand soulagement des habitants.

Bain de foule aux Hauts de Massane et à La Mosson

Emmanuel Macron s'est ensuite rendu dans l'après-midi dans le quartier de la Mosson pour y rencontrer des acteurs engagés dans la lutte contre la délinquance. Dans ce quartier de reconquête républicaine (QRR), 58,4% des 21.650 habitants vivent sous le seuil de pauvreté et le taux de chômage atteint 47%.
Le 1er novembre, une fusillade y avait éclaté en plein jour et une balle perdue s'était logée dans le mur de la chambre d'une petite fille.

Beaucoup de monde attendait Emmanuel Macron à La Mosson pour une rencontre et une table ronde avec des médiateurs sociaux et des responsables d'associations. Quelques sifflets et des "Macron démission" ont fusé.

Paroles du quartier de reconquête républicaine

Emmanuel Macron a écouté... les douleurs et les attentes des habitants de La Mosson. Il s'est engagé à lutter contre les violences et les trafics.

"Mon fils m'a demandé si le prénom de Pierre existait vraiment. Cela m'a vraiment choquée. Il faut davantage de mixité dans ce quartier", lui a dit une habitante voilée, membre du Conseil de quartier. "Je déplore le manque de mixité dans le collège du quartier. Ce qui est vraiment dommage, monsieur le Président".

Le chef de l'Etat en a haussé les sourcils d'étonnement.

"On veut changer l'image de La Mosson. Que tout le monde retrouve la dignité. C'est en train de changer", dit une déléguée de parents d'élèves.

Mais "la sécurité c'est aussi une politique sociale et on oublie souvent de le dire", a relevé Emmanuel Macron en concluant sa visite dans un centre de la Caisse d'allocations familiales.

Quand on habite des quartiers comme celui ci, le premier droit c'est de vivre dans le calme et la quiétude (...) De permettre la vie calme, c'est, je pense, le premier des droits. Car dès qu'on abandonne ce combat, la mixité n'est plus possible.

La lutte contre le "narcobanditisme"

Il donne aussi la priorité à la lutte contre les trafics de stupéfiants, qui "explosent" et "forment la matrice économique de la violence dans notre pays".

Les éradiquer par tous les moyens est devenu la mère des batailles, puisque la drogue innerve certains réseaux séparatistes mais aussi la délinquance du quotidien.

"Le narcobanditisme fait de plus en plus d'émules dans les cités sensibles" des grandes villes du sud, comme Montpellier, Nîmes, Avignon ou Perpignan, avait souligné le directeur de la zone Sud de la police judiciaire, Eric Arella, en début d'année. Le nombre de règlements de compte a ainsi plus que doublé en 2020, à 14 contre 6, sur la zone de la PJ de Montpellier.

Un "Beauvau de la sécurité"

Cette vaste consultation annoncée en septembre 2020 doit poser les fondements d'une "ambitieuse loi de programmation de la sécurité intérieure à l'horizon 2022", selon le Premier ministre Jean Castex.

Emmanuel Macron va profiter de cette visite dans l'Hérault pour promouvoir la loi sur "la sécurité globale", adoptée par le Parlement la semaine dernière malgré une vive contestation des défenseurs des libertés publiques.

 

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