A Montpellier, Perpignan, Mende ou Sète, les urgences cherchent des médecins… en urgence

Près de 800 postes de médecins urgentistes en France seraient à pourvoir. Rien qu’à Montpellier, les hôpitaux recherchent six titulaires. Mais entre conditions de travail et réformes, les problèmes de sous-effectif ne viennent pas de nulle part.
 

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Depuis près de cinq mois, un mouvement de colère inédit touche les urgences. Près de la moitié des services sont en grève, symptôme d’un profond malaise. Les grévistes dénoncent la pénibilité de leur travail, la vétusté de leurs locaux, ou encore le manque de moyens comme de personnel.

Parmi les postes très difficiles à combler : ceux des médecins urgentistes titulaires. Au total, 277 services d’urgence manquent de praticiens, selon un état des lieux réalisé par l’hebdomadaire Le Point, qui publie une carte des postes vacants. En Languedoc-Roussillon, c’est à Montpellier qu’il en manque le plus : 6. Mais il en aussi 5 à Perpignan, 3 à Alès et Bagnols-sur-Cèze, et un à Mende, Sète et Carcassonne.

Selon les médecins, ces chiffres seraient même bien en-dessous de la réalité. A Perpignan par exemple, le chef de service des urgences et du SAMU n’a que 21 médecins pour 41 postes. Il manque donc la moitié de l’effectif pour que le service fonctionne correctement.
 

Plus de patients pour un salaire pas assez attractif


A l’origine de cette situation de sous-effectif, plusieurs facteurs, à commencer par l’augmentation du nombre de patients, qui a doublé en 20 ans, pour atteindre 22 millions de passages aux urgences en France en 2018. Mais il y a aussi les conséquences de la réforme du temps de travail, depuis 2015, ainsi que des conditions financières jugées pas assez attractives, qui expliquent la difficulté à recruter. Certains médecins préfèrent de fait démissionner et devenir des mercenaires, en jouant les renforts dans différents hôpitaux pour être payés plus cher.

Malheureusement les patients subissent la situation, qui a comme résultat des urgences embouteillées et des personnels débordés, dans un climat de tension. Pour mieux informer les malades sur le temps d’attente, le docteur Jardy-Triola, ancienne urgentiste à Bagnols-sur-Cèze, a mis au point une application internet : Urgences chrono. En phase expérimentale jusqu’à l’automne, elle donne en temps réel la durée d’attente dans de nombreux services d’urgences, ainsi que des conseils pour savoir où aller.
 
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