Deux militants de Greenpeace qui s'étaient introduits dans la centrale nucléaire de Cruas en Ardèche en décembre 2011 ont été condamnés jeudi, par la cour d'appel de Nîmes, à quatre mois de prison avec sursis.
Les deux activistes, condamnés à 4 mois de prison avec sursis, se sont vu en outre infliger une amende de 1.000 euros pouravoir refusé un prélèvement d'ADN.
Dans un communiqué, le directeur de la communication de Greenpeace France, Axel Renaudin, a indiqué que son organisation allait se pourvoir en cassation, déplorant une condamnation "pour avoir mis à jour un problème de sécurité nationale en démontrant les failles de sécurité sur un site aussi sensible qu'une centrale nucléaire".
La cour a été bien au-delà des réquisitions du parquet général qui avait requis le 4 octobre à l'audience une amende de 1.500 euros contre les deux prévenus, dont un seul était présent, le second travaillant au Sénégal.
Les deux hommes étaient poursuivis pour "violation de domicile et dégradation", ainsi que pour une affaire connexe de "refus de prélèvement d'ADN" pour laquelle le parquet général avait demandé 500 euros d'amende.
Ils avaient été relaxés en première instance par le tribunal correctionnel de Privas, alors que le parquet avait réclamé six mois de prison avec sursis ainsi qu'une amende comprise entre 1.000 et 1.500 euros.
Le 5 décembre 2011, des militants de Greenpeace s'étaient introduits dans deux centrales nucléaires, à Nogent-sur-Seine (Aube) et Cruas, pour démontrer que la sécurité de ces sites était insuffisante.
En Ardèche, les deux prévenus étaient restés 14 heures dans un lieu de stockage de déchets. Leur avocat Me Alexandre Faro avait plaidé la relaxe, estimant que la poursuite était injustifiée car une centrale n'est pas un domicile et parce que tout le monde "a compris qu'il s'agissait d'une action pacifique".
Pour l'intrusion de la centrale de Nogent, neuf militants - six femmes et trois hommes - ont été condamnés le 11 octobre à six mois de prison avec sursis par la cour d'appel de Reims. En première instance, aucun jugement n'avait été prononcé par le tribunal correctionnel de Troyes qui s'était déclaré "incompétent".