L'annulation des festivals de musique affecte l'économie estivale de la région Occitanie. Une équipe de recherche menée par le Montpelliérain Emmanuel Négrier et le maître de conférence à Paris-Nanterre Aurélien Djakouane, estime les pertes dûes à la crise de Covid-19 à 230 millions d'euros.
2,3 milliards d'euros minimum. Voici la perte d'argent estimée suite à l'annulation des festivals de musique en France, à cause de la crise sanitaire du coronavirus. Ce chiffre est le résultat d'une étude menée par Emmanuel Négrier, directeur de recherche au CEPEL-CNRS Université de Montpellier et Aurélien Djakouane, de l'Université Paris-Nanterre.
En Occitanie, les pertes sont estimées à 230 millions d'euros, entre les mois d'avril et d'août.
La moitié des festivals reportés, les autres maintenus ou annulés
Le festival de Nîmes, les Fous chantants d'Alès, le festival Musique et Vins à Madiran... tous annulés, n'accueilleront le public qu'en 2021. Certaines rencontres culturelles, à l'instar du festival Radio France Occitanie Montpellier ou encore du FISE de Montpellier pour les sports extrêmes, décident de se maintenir en s'adaptant à la crise actuelle. Radio France n'a assuré que 12 concerts, sur les 165 initialement prévus. Les prouesses des cascadeurs du FISE se suivent en digital, sur les écrans.Voici une carte interactive pour suivre le maintien, l'annulation ou le report des festivals de l'été.
Un manque à gagner pour les territoires
Selon le sociologue Aurélien Djakouane, ces pertes pourraient s'avérer lourdes de conséquences pour le territoire, notamment dans les petits villages accueillant des festivals d'été.Parfois, les bénéfices des festivals sont redistribués sous forme de dons, comme à Bagnols-sur-Cèze : la Rencontre Pin-Up, réunissant 6.000 festivaliers, offre chaque année ses recettes à la recherche contre le cancer du sein. Le festival 2020 annulé, aucun chèque ne pourra être signé.Les rentrées d'argent vont au delà de la billetterie : c'est se restaurer, dormir sur place... un vrai manque à gagner pour les territoires. Le problème n'est pas seulement économique, nous parlons aussi d'activité sociale. Il n'est pas impossible que les petits festivals, souvent plus précaires, se posent des questions sur la suite de leur fonctionnement, après cette crise du coronavirus.