L'Insee réalise un état des lieux de la ruralité en Occitanie. Selon une étude publiée le 26 octobre 2021, deux personnes sur cinq vivent dans un espace rural peu peuplé. Si la population augmente depuis une dizaine d'années, les emplois restent néanmoins très concentrés dans les espaces urbanisés.
À l'occasion d'une nouvelle définition des territoires, l'Insee dresse le portrait de l'espace rural d'Occitanie dans une étude publiée ce mardi 26 octobre 2021.
Désormais,"en cohérence avec les définitions européennes", l'Insee définit l'espace rural comme l'ensemble des communes peu et très peu denses. En Occitanie, cela représente 90 % du territoire, soit 92 % des communes.
? Nouvelle étude sur l’espace #rural en Occitanie
— Insee Occitanie (@InseeOccitanie) October 26, 2021
Le rural ? redéfini, retrouvez les chiffres essentiels
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Les espaces ruraux sont particulièrement présents sur les contreforts du Massif central et dans celui des Pyrénées. Neuf départements sur les treize qui composent la région Occitanie sont principalement ruraux. La part de la population"rurale" est la plus forte en Lozère, dans le Gers et le Lot.
La Haute-Garonne est le seul département principalement urbain, alors que le Gard, l’Hérault et les Pyrénées-Orientales sont considérés comme intermédiaires.
Une population en augmentation depuis dix ans
En moyenne, deux habitants d'Occitanie sur cinq vivent dans une commune rurale, soit plus de 2,3 millions de personnes au 1er janvier 2018.
Ce qui fait de la région Occitanie la troisième de France métropolitaine en nombre d'habitants dans son espace rural, mais paradoxalement la huitième en terme de proportion d'habitants (seulement 39% des Occitans sont "ruraux").
Cette proportion est inférieur de 2 points par rapport aux chiffres de 1982. Mais, depuis une dizaine d'années, les communes rurales voient leur population augmenter de 0,7% chaque année.
Une croissance qualifiée de "forte" par l'Insee, "uniquement due aux migrations résidentielles", et non pas à la croissance démographique. Cela veut dire que les personnes qui s'installent dans l'espace rural sont plus nombreuses que celles qui le quittent, notamment dans les communes proches de grandes villes.
C'est ce que l'Insee appelle la "résidentialisation" des espaces ruraux. D'ailleurs, les territoires ruraux occitans sont les deuxièmes plus attractifs de Métropole, après ceux de la Corse.
En revanche, les décès y sont plus nombreux que les naissances, comme souvent dans ces espaces où la population est plus âgée. L'Occitanie est la seule région de Métropole où la croissance démographique est moins dynamique dans l'espace rural que dans l'espace urbain.
Un quart des emplois occitans dans les espaces ruraux
En 2017, en Occitanie, un quart des emplois sont localisés dans l’espace rural – cette proportion était d’un tiers en 1982. Avec 582 000 emplois, l'espace rural de la région se place au troisième rang français, derrière celui de Nouvelle-Aquitaine et d’Auvergne-Rhône-Alpes.
En revanche, il ne centralise que 26 % des emplois de la région. Les actifs résidant dans l’espace rural régional vont souvent travailler en dehors, notamment dans l’espace urbain.
Entre 2007 et 2017, l'emploi dans l'espace rural croît de 2,9 % (contre 8,2 % dans l'espace urbain). Mais cette hausse est "uniquement portée par les commerces et services", notamment les domaines de l'enseignement, de la santé et de l'action sociale.
Les baisses d'emploi les plus importantes concernent l'agriculture (-15 %) et la construction (-13 %). L'agriculture reste néanmoins "largement présente dans l’espace rural d’Occitanie", où elle regroupe plus d’un emploi sur dix.
À savoir que l'augmentation de l'emploi est presque trois fois plus rapide pour les communes rurales, proches des communes beaucoup plus peuplées.