D'après l'avocate nîmoise Khadifa Aoudi, le CFCM n'a jamais eu l'intention de retirer sa plainte contre Jean-François Copé, après ses déclarations controversées sur le "pain au chocolat".
C'est à Nîmes que la plainte a été déposée en octobre l'avocate. Et ce soir Maître Aoudi affirme que la plainte n'a pas été retirée. Elle va même plus loin," il n'a jamais été question de le faire, même après l'entretien avec Monsieur Copé". D'après elle ses clients exigeaient des excuses a minima des regrets juste après les propos du président de l'UMP.
Une déclaration en contradiction avec les déclarations du président de l'Observatoire de l'islamophobie, ce matin.
"Reçu à sa demande" par le bureau exécutif du CFCM, "M. Copé a exprimé des regrets. Nous allons donc retirer notre plainte", a déclaré à l'issue d'un entretien d'une heure, Abdellah Zekri, président de l'Observatoire de l'islamophobie au sein du CFCM
"Nous avons eu un échange positif, constructif et apaisé", a déclaré M. Copé à la sortie de cet entretien. "Cela a été pour moi l'occasion de donner une explication sur ce qui a été un énorme contresens de mes propos. Je regrette l'instrumentalisation qui en a été faite", a-t-il ajouté.
Mohammed Moussaoui, président du CFCM, a déclaré de son côté: "Nous avons exprimé dans cette entrevue avec M. Copé que les musulmans ont été heurtés par ses propos et le traitement médiatique qui en a été fait."
M. Moussaoui a ajouté qu'il avait été "sensible aux regrets exprimés" par M. Copé et estimé qu'il était temps de "sortir par le haut" de cette affaire.
Une enquête préliminaire avait été ouverte la semaine dernière par le parquet de Draguignan (Var) après la plainte du CFCM et l'enquête avait été confiée au service des atteintes aux personnes de la préfecture de police de Paris.
Aucune précision n'avait été donnée quant à une éventuelle audition de M. Copé.
En fin d'après-midi mardi, le parquet de Draguignan a indiqué qu'il attendait "le retour de la procédure et la décision du plaignant de retirer sa plainte".
Le parquet peut en effet très bien décider de poursuivre la procédure malgré le retrait de la plainte du CFCM.
L'avocate du Conseil, Me Khadija Aoudia, avait déposé plainte à Nîmes en octobre et le parquet local s'était ensuite dessaisi au profit de celui de Draguignan, où M. Copé, alors candidat à la présidence de l'UMP, avait évoqué lors d'un meeting le cas d'un jeune qui se serait fait "arracher son pain au chocolat par des voyous"au motif "qu'on ne mange pas au ramadan".
Ces propos ont été jugés diffamatoires et "islamophobes" par le CFCM, qui avait maintenu sa plainte après un courrier adressé par M. Copé à M. Moussaoui, dans lequel le dirigeant de l'UMP s'étonnait des poursuites engagées à son encontre.