Il y a 135 ans jour pour jour, le 2 avril 1882 paraissait à Madrid le premier numéro de "La Lidia".
Le fondateur de cette revue dont tout aficionado bien né a rêvé (au moins une fois dans sa vie) de posséder la collection complète s'appelait Julian Palacios. Palacios possédait à Madrid un important atelier de lithogravure qu'il mit tout naturellement au service de "La Lidia".
Dès le premier numéro avec la célébrissime image des toreros Lagartijo, Cara Ancha, Gallo Chico, Ángel Pastor et Manuel Hermosilla, 5 toreros engagés pour la saison à Madrid, le public fut conquis.
Publié chaque dimanche ainsi que "le lendemain des corridas importantes", la publication a duré jusqu'en 1900, accompagnant en quelque sorte l'âge d'or de la tauromachie. Pendant toute cette période, une centaine de revues concurrentes ont vu le jour en Espagne. Mais aucune n'a tenu le coup.
Car non seulement "La Lidia" possédait les outils techniques permettant les images en couleur, chose rare à l'époque, mais elle bénéficiait du concours de véritables artistes. Julián Palacios lui-même et surtout Daniel Perea, le maître incontesté du dessin tauromachique. En outre, nombre d'écricains et de journalistes de grand talent, y ont publié de savoureuses chroniques.
Au total, La Lidia est considérée par beaucoup d'historiens spécialisés comme un pionnier de la presse "moderne" en Espagne…
Relancée en 1914, puis abandonnée et relancée de nouveau, La Lidia, ou en tout cas un journal taurin qui porte ce nom et entend honorer "l'esprit de modernité" de son glorieux ancêtre continue de paraître.