Les présidents des département du Gers, de la Haute-Garonne, des Pyrénées-Orientales et de l'Aude portent plainte contre Eric Zemmour "suite à ses propos sur les migrants mineurs", suivant une procédure similaire engagée la veille par le département de Loire-Atlantique.
"Nous ferons de même et nous déposerons à notre tour plainte contre Eric Zemmour pour son discours de haine, sur Cnews à l'encontre des migrants mineurs que nous nous honorons d'accueillir, de protéger et de former dans le Gers", affirme Philippe Martin, le président (PS) du département du Gers, sur son compte Twitter.
Philippe Martin que nous avons contacté précise : "un raciste comme lui ne peut pas reconnaître qu'un mineur qui a fait 3000 kilomètres pour fuir la mort, puisse être pris en charge, pour un jour devenir un artisan, un professionnel reconnu. Nous avons 132 mineurs étrangers qui sont scolarisés dans le Gers. 95% sont en apprentissage et 5% sont toujours scolarisés à temps plein."Nous ferons de même et nous déposerons plainte à notre tour contre @ZemmourEric pour son discours de haine sur @CNEWS à l’encontre des migrants mineurs que nous nous honorons d’accueillir de protéger et de former dans @LeGers32 #ProtectionEnfance https://t.co/jjjWbQ4zVO
— Philippe Martin (@pmartin_32) October 1, 2020
Même réaction d'écoeurement du côté de Georges Meric, le président (PS) du département de la Haute-Garonne : "Je considère que les propos tenus par Eric Zemmour sont intolérables et inacceptables en France et portent gravement atteinte aux valeurs de la République".Nous avons trouvé abjecte cette présentation des mineurs isolés que Zemmour considère comme des voleurs ou des assassins.
Les propos d'Eric Zemmour sur Cnews sont intolérables, inacceptables en France et portent gravement atteinte aux valeurs de la République. Le Dpt @hautegaronne va déposer plainte contre Eric Zemmour comme @loireatlantique, le @LeGers32 et plusieurs départements de gauche.
— Georges Méric (@GeorgesMeric) October 2, 2020
A son tour, la présidente du département des Pyrénées-Orientales, Hermeline Malherbe, a fait part de son indignation. "Ceux qui lui offrent des tribunes (...) sont responsables de la dérive de ce triste personnage déjà condamné pour incitation à la haine raciale. Nous ne pouvons tolérer de telles paroles dans notre République qui vont à l'encontre du devoir de protection vis-à-vis des jeunes fragilisés par des situations dramatiques."
"Nous parlons ici d’enfants qui ont vécu les pires horreurs, qui ont fui la guerre, la famine et la pauvreté, parfois vécu l’esclavage", ajoute Hélène Sandragné, présidente du département de l'Aude sur son compte Facebook samedi. "Ce sont des jeunes traumatisés mais qui rêvent d’un autre avenir, qui veulent aller à l’école, apprendre un métier, vivre dignement…" Le Conseil départemental de l'Aude a également décidé de porter plainte contre Eric Zemmour.
"Provocation à la haine raciale"
Cette plainte s’ajoute à celle déposée le 1er octobre par le département de Loire-Atlantique et son président, Philippe Grosvalet. La plainte sera déposée dans la journée a précisé son service de communication."Les mineurs non accompagnés pris en charge par le département de Loire-Atlantique manifestent une forte volonté d'insertion", a-t-il déclaré dans un communiqué. "Les paroles qu'il a tenues sur un plateau de télévision sont abjectes et racistes. Elles constituent une véritable incitation à la haine et portent atteinte aux mineurs dont le département de Loire-Atlantique s'est vu confier la tutelle."
Il a également demandé à la chaîne d'information du groupe Canal+ "de condamner fermement ses propos" et de "se séparer de cet éditorialiste". Plusieurs plaintes ont déjà été déposées contre Eric Zemmour, suite à ses déclarations.
Le parquet de Paris a décidé d'ouvrir une enquête à son encontre, notamment pour "provocation à la haine raciale". Déjà condamné la semaine dernière pour les mêmes motifs à 10 000 euros d'amende, Eric Zemmour avait qualifié mercredi soir "tous" les mineurs migrants de "voleurs", "assassins" et "violeurs", à l'occasion d'un débat consacré à la question des mineurs isolés, après l'attentat la semaine dernière devant les ex-locaux de Charlie Hebdo.