Le bras de fer continue entre la mairie de Toulouse et l'association PACE, qui gère les fonds de la galerie du Château d'Eau. Le départ de la collection est désormais évoquée. La commune de Mazamet (Tarn) est prête à l'accueillir à bras ouverts.
L'avenir de la collection de la galerie du Château d'Eau à Toulouse (Haute-Garonne) est chaque jour toujours un peu plus flou. L'éventualité d'un départ de la collection en dehors de la ville rose est le dernier épisode du bras de fer engagé depuis plusieurs années entre la mairie de Toulouse et l'association Photographie Au Château d'Eau (PACE). L'un et l'autre revendiquent la propriété de cette collection photographique.
Le tribunal administratif de Toulouse a donné raison début février 2021 à l'association, la reconnaissant comme propriétaires des œuvres. La municipalité a annoncé son souhait de déposer un recours devant la cours de Cassation. Dans un courrier adressé aux adhérents, à lire dans le tweet ci-dessous, la mairie explique sa démarche.
"Ce n’est pas une question juridique, c’est une question d’éthique, de respect de la mémoire du lieu,
— Stephane Thepot (@canardumidi) February 23, 2021
et de Jean Dieuzaide ", rétorquent @pierreesplugas et Francis Grass #Toulouse #photo @lechateaudeau @didierperon @clguillot @Jeromecordelier @RousseauD @RegisGodec pic.twitter.com/rlyEIOgGyu
Mais l'association Pace menace désormais de partir avec ses collections sous le bras. "Notre association est en difficulté, nous explique le président de PACE, Denis Rouillard. Nous sommes en procédure de redressement judiciaire et nous devons faire la preuve que nous pouvons continuer à exister." L'argument serait de faire vivre la collection dans un environnement "plus régional". La commune de Mazamet dans le Tarn a ainsi été sollicitée.
Accueil des expositions et soutien financier
"Nous avons eu plusieurs réunions afin de trouver une solution d'accueil, explique avec enthousiasme le maire de la ville tarnaise, Olivier Fabre (LR). Notre volonté c'est d'accueillir les expositions du fond photographique et d'offrir des bureaux à PACE au sein de l'espace Apollo. Le Conseil départemental du Tarn est prêt également à apporter son soutien financier." Mais l'élu a bien conscience de la complexité de la situation. "Dans l'idéal, il serait souhaitable que tout cela se fasse sans conflit avec la mairie de Toulouse."
De son côté, Denis Rouillard tempère :" Nous sommes en effet en discussion. Nous aurions souhaité pouvoir monter des expositions à Mazamet dès cette année. Quant à un déménagement de l'association dans le sud du Tarn, ce n'est pas notre volonté pour le moment. Je ne désespère pas de trouver un terrain d'entente avec les élus toulousains..."
Encore un espoir de solution concertée ?
Dans un communiqué de presse, le président de l'association fait le constat suivant : "PACE, pourtant liée à Toulouse et au nom de son fondateur Jean Dieuzaide, également à l’origine de la création du lieu d’exposition en 1974, se heurte à un mur. Seule la recherche de solutions concertées, à la fois avec la municipalité toulousaine et en région, sera susceptible d’être à la hauteur des enjeux : prolonger l’histoire prestigieuse de l’association Photographie Au Château d’Eau (PACE) et valoriser les collections qui s’y sont constituées et dont l’association est propriétaire."
L'avenir des collections de la galerie du Château d'Eau nécessite plus que jamais une mise au point.