Des communes des Cévennes gardoises sont polluées par des métaux lourds à cause des anciennes mines de plomb et de zinc situées près d’Anduze. L’Etat le reconnaît mais ne bouge pas. Alors, face cette inaction, les villageois eux, ont décidé d’agir et de se réunir en association.
Deux anciennes mines, la mine Joseph, abandonnée en 1955 et celle de La Croix-de-Pallières, qui n'est plus exploitée depuis 1971, sont réputées être à l'origine de la pollution des sols et des eaux des Cévennes gardoises.
En effet, ces deux sites miniers étaient situés en amont des communes de Saint-Sébastien-d'Aigrefeuille, Générargues, Saint-Félix-de-Pallières, Thoiras, et Tornac, dans le Gard. Et depuis des décennies, des métaux lourds se déversent dans les ruisseaux polluant les eaux et donc les sols de ces communes.
Les riverains se sont regroupés en association pour dénoncer ce qu’ils appellent aujourd’hui «un scandale sanitaire».
Aujourd’hui, je me bats contre deux cancers, dénonce Michel Bourgeat, membre de l'ADAMVM l'association pour la dépollution des anciennes mines.
Des permis de construire délivrés malgré la pollution
La plupart de ces riverains est à bout, leur maison et jardin sont contaminés par l’arsenic et le plomb. Et, alors que l’Etat reconnaît cette pollution depuis plus de 15 ans, il y a quatre ans à peine des permis de construire ont été délivrés.
Danielle a acheté une maison sur la commune de Saint-Félix-de-Pallières. Elle apprend trop tard que les sols sur lesquels sont construits sa maison sont pollués.
Une voisine est venu me dire que mon terrain était pollué, je tombe des nues, confie Danielle.
Pourtant sur son acte de vente, rien n’indique qu’il y a des risques miniers, bien au contraire. Pour elle, le Préfet qui a délivré ce permis de construire était forcément au courant de la pollution.
Les riverains demandent le confinement des zones polluées
Après quelques réunions publiques houleuses et un combat de tous les jours des riverains, l'Etat décide enfin de mettre en demeure "Umicore" l'ancien exploitant des mines.
Si la procédure est lancée, les riverains, eux, ont l'impression d'être pris en otage.
On a décidé de faire un référé pour que la justice de contraindre l’état à prendre les mesures qui s’imposent, c’est-à-dire le confinement de ces zones les plus pollués.
En attendant, la pollution suit son chemin par les cours d'eaux élargissant peu à peu son périmètre jusqu'à Anduze.
Le reportage de Pascaline Arisa et François Jobart