PORTRAITS. Semaine de la radio : rencontre avec les passionnés des ondes dans l'Hérault et dans le Gard

Pour fêter son centenaire, la radio est à l'honneur sur France Télévisions. Dans une station locale de l'Hérault, ou dans un petit hameau du Gard, chez un collectionneur, la radio vit à travers ceux qui l'aiment. 

Une semaine pour célébrer cent ans ! Du lundi 31 mai au dimanche 6 juin 2021, la radio est à l'honneur. En 1921, la première station créée émet depuis la Tour Eiffel. Depuis, des milliers d'amateurs et de professionnels se sont appropriés son univers. Ce centenaire est l'occasion d'aller à la rencontre des passionnés d'Occitanie. 

Claude Borely, 85 ans, la radio dans l'âme

Le repère de Claude Borely est un musée foisonnant, bâti patiemment au fil des années. Toute l’histoire de la Transmission Sans Fil s’y accumule, dans un dédale de câbles, de boîtiers, d’émetteurs et de récepteurs de toutes les époques. Postes à diode, transistors, casques... A 85 ans, Claude Borély s’émerveille encore en passant d’un objet à l'autre. Entrez dans son univers avec le reportage de Thierry Will et Christophe Monteil.

La passion de la radio s’est emparée de lui dès l’enfance, pour ne jamais le quitter. Cette histoire d’amour naît pendant la Seconde Guerre mondiale. Le petit Claude, alors âgé de 8 ans, entend pour la première fois les voix de “Radio Londres”. 

Je me suis mis à rêver de radio en écoutant Radio Londres avec mon père, vers 1944. Mais il ne fallait pas en parler… Les Allemands faisaient la chasse !

Claude Borely, passionné de radio.

Ancien vigneron, Claude vit à Colombier, près d'Uzès, dans le Gard. Sa famille est installée dans ce hameau de Sabran depuis six générations. C'est là que Claude est né, a grandi, et habite encore. Pendant sa scolarité, un professeur de science attise sa passion pour la radio. Plus tard, un commerçant spécialisé s'installe dans les environs. Pour Claude et son petit groupe d'amis, c'est la révélation. "Il avait travaillé sur les radars avec les Américains, alors il nous apprenait les techniques".

A une époque dépourvue d'Internet, la connaissance de la radio se transmet d'homme à homme, et à travers les revues spécialisées auxquelles Claude et ses amis s'abonnent. Ils se mettent à fabriquer leurs propres postes. Claude sourit en se remémorant cette époque de découvertes.

Je me souviendrai toujours la première fois que j’ai fait fonctionner le poste à galène que j'avais fabriqué moi-même, et que je suis tombé sur l'émission d'un autre poste ! C'est une sacrée surprise ! Vous êtes avec votre cristal, vous grattez... et d’un coup, ça chante ! C'est merveilleux !

Claude Borély, passionné de radio.

Aujourd'hui, Claude admet écouter un peu moins la radio. Dans son quotidien, la télévision l'a supplantée. Mais c'est toujours par les ondes et au milieu de ses machines qu'il s'évade.

Radio pays d'Hérault, 35 ans d'actualité locale

La radio n'est pas qu'un objet de musée ou d'histoire. Elle est toujours bien vivante, animée sans relâche par des passionnés. Xavier Terrien est l'un deux. Unique journaliste de Radio Pays d'Hérault, il a appris "sur le tas" la spécificité de ce média, mais l'a toujours connu en tant qu'auditeur.

La radio, c'est toute mon enfance. Mon père l'écoutait tout le temps, j'ai vraiment baigné dedans. Travailler ici, c'est un vrai plaisir. On ne s'en lasse pas ! 

Xavier Terrien, journaliste à RPH.

Aux aurores, il retrouve Jean-Pierre Fonollosa, l'un des fondateurs de la radio. Dans le studio de Montagnac, la matinale démarre à 7h30. "On reçoit des invités en studio, des responsables d'associations, des créateurs d'événements, des artistes locaux...", détaille Jean-Pierre Fonollosa, qui gère également la technique.  

La radio existe grâce à ses cinq salariés, mais aussi à ses 40 animateurs bénévoles. 40 voix différentes pour autant de chroniques. Retraité depuis une dizaine d'années, Jean Montussac était un fidèle auditeur de RPH, avant d'en être un chroniqueur. Désormais, une fois par semaine, il passe derrière le micro. 

Ce qui me plaît, c'est l'ambiance collective, le travail d'équipe, le souci de mettre en commun les expériences et compétences de chacun. Et surtout, c'est une radio citoyenne, présente localement.

Jean Montussac, chroniqueur à Radio Pays d'Hérault Sud.

Ici, tout a commencé en 1985. Quatre copains ont l'idée de monter un studio radio à Montagnac. Au départ, ils n'ont qu'un petit émetteur de 25W, installé sur le clocher de l'église. "Les connaisseurs savent que c'est une puissance minuscule. On diffusait d'un côté de l'église, mais pas de l'autre !", rit Jean-Pierre Fonollosa. Dans les années 90, avec la fin des radios pirates, RPH se professionnalise. Elle se structure grâce aux subventions des collectivités locales et territoriales. 

C'est la passion qui fait vivre cette radio. Vouloir faire parler les acteurs locaux de notre région, diffuser des groupes de musique d'ici, parler des compagnies de théâtre du coin. Bref, nous intéresser à tout ce qui se passe autour de nous !

Jean-Pierre Fonollosa, co-fondateur de Radio Pays d'Hérault.

La radio fête ses 35 ans d'existence en septembre et octobre prochain. 

Des rendez-vous pour fêter la radio

Toute la semaine, la radio est à l'honneur sur France Télévisions. A partir de ce lundi 31 mai, découvrez "Bonnes ondes", une nouvelle série inédite produite par l'INA. Composée de six épisodes de 7 minutes, cette mini-série est une déambulation dans l’histoire de la radio, à travers des instants rares, forts et surprenants. Ce lundi soir, sur France 5, l'émission C à vous consacrera une partie de sa discussion au centenaire de la radio.

Et toute l'année, l'association entre radio et télévision vit à travers la chaîne FranceInfo (canal 27). Retrouvez également les matinales communes radio-télé entre les stations régionales de France 3 et le réseau France Bleu

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