Dès ce lundi 25 avril, lendemain de la réélection d'Emmanuel Macron, le 3ème tour s'engage déjà en Occitanie. En ligne de mire : les élections législatives en juin prochain. Au regard des résultats de l'élection présidentielle, tour d'horizon de ce qui pourrait bouger dans les circonscriptions de notre Région.
Au lendemain de la réélection présidentielle d'Emmanuel Macron, les forces politiques se redessinent en Occitanie. Emmanuel Macron de la République en Marche arrive en tête dans notre Région avec 53,96 % des suffrages exprimés devant Marine Le Pen du Rassemblement National avec 46 %. Le taux d'abstention, lui s'élève à 24,8%.
Les écarts entre LREM et le RN se resserrent dans notre Région par rapport à 2017, Marine Le Pen progresse dans tous nos départements. Si on y ajoute le très fort score de Jean-Luc Mélenchon de la France Insoumise au premier tour, la hausse du taux d'abstention, les cartes pour les élections législatives du 12 et 19 juin prochain sont bel et bien rebattues.
Des députés LR et PS menacés
En effet avec l'effondrement des partis traditionnels au 1er tour de cette élection présidentielle, les députés LR et PS qui se représentent sont potentiellement en difficulté.
Dans le Tarn-et-Garonne, par exemple, Valérie Rabault est la députée PS de la 1ère circonscription du département. Mais Marine le Pen est arrivée en tête dans ce département avec 52,02% des voix et progresse aussi fortement sur ce territoire.
Dès l'annonce des résultats, la députée PS était déjà en campagne. Sur les réseaux sociaux, elle épingle le chef de l'Etat sur les fractures du pays et compte sur les Législatives pour un sursaut des forces de gauche.
Mais son étiquette PS pourrait être un handicap pour une éventuelle réélection. Car la force de gauche qui émerge dans son territoire, c'est bien celle de Jean-Luc Mélenchon.
Dès hier soir déjà, les écologistes tendaient la main aux représentants de la France Insoumise, mais qu'en sera-t-il des élus PS ? Il va falloir attendre pour savoir si des accords seront discutés ou pas, dans certaines circonscriptions.
Mais les députés PS ne sont pas les seuls à s'inquiéter. Côté Les Républicains aussi, les élus sortants risquent d'être malmenés.
Aurélien Pradié, secrétaire général des Républicains et député LR de la première circonscription du Lot, l'a bien compris et a réagi très vite dès ce dimanche 24 avril.
Sur la question des accords, il a déjà tranché la question.
Il a "adressé [ses] félicitations républicaines à Emmanuel Macron", il estime qu'il "y a une différence entre adresser des félicitations et commencer à faire des offres de service".
Pour Aurélien Pradié, la question d'un éventuel pacte de gouvernement "ne se pose pas aujourd'hui".
Je ne suis pas là pour cirer les pompes d'Emmanuel Macron, je ne suis pas là pour obtenir un gyrophare sur la voiture.
Aurélien Pradié, député LR du Lotà franceinfo
Aurélien Pradié appelle ainsi les troupes LR à se concentrer sur "la prochaine étape", à savoir les élections législatives en juin, car "ce n'est pas le moment d'aller se vendre".
Le secrétaire général des Républicains préfère donc "tracer un chemin", même si "ce sera peut-être difficile".
Les députés LREM pourraient aussi perdre des sièges
Côté majorité gouvernementale, rien n'est acquis non plus pour ces élections législatives.
Entre les députés qui ne se représentent pas comme Mickaël Nogal sur la 4ème circonscription de Haute-Garonne ou ceux qui ont vu les scores du RN et de LFI exploser leurs circonscriptions, rien ne semble joué d'avance.
Les investitures pour les législatives côté LREM ne sont pas encore connues mais des tractations auraient lieu dans certaines circonscriptions, notamment avec "Horizons" le parti d'Edouard Philippe dans le Tarn.
Officiellement, les 3 députés tarnais semblent convaincus de leur reconduction mais en interne, il y aurait beaucoup plus de postulants chez les Marcheurs.
Au-delà de ces discussions, les Marcheurs vont devoir affronter parfois deux forces en présence, le RN et LFI qui ont réalisé des percées notables dans beaucoup de circonscriptions.
Sur la 2ème circonscription du Tarn, Jean-Luc Mélenchon réalise des scores exceptionnels qui risquent de perturber la réélection de la députée sortante LREM Marie-Christine Verdier-Jouclas.
Le RN veut le maximum de députés à l'Assemblée Nationale
Côté Rassemblement National, les candidats RN dans les circonscriptions vont vouloir transformer les bons scores de Marine Le Pen en sièges à l'Assemblée Nationale.
Dès hier soir, les militants étaient déjà en ordre de bataille pour ces législatives 2022.
Nous nous tournons dès à présent vers le 3ème tour qui sont les élections législatives pour apporter un contre pouvoir à Emmanuel Macron. Et contrairement à il y a 5 ans, il ne faut pas lui permettre d'avoir cette majorité écrasante qui lui a permis de gouverner avec arrogance tout au long de son mandat.
Julien Léonardelli, délégué départemental RN en Haute-Garonne
Même si il y a encore beaucoup à faire, cette fois le RN compte bien transformer l'essai. "Nous allons continuer sur le terrain au contact des Français, au plus proche d'eux. Notre parti n'a jamais été aussi fort pour leur présenter nos propositions et nos solutions. Il y a une envie de changement", conclut Julien Léonardelli.
Des députés LFI plus sereins en Ariège
Pour certains députés sortants en revanche, la partie semble sans embûches. En Ariège, les deux députés LFI Bénédicte Taurine de la 1ère circonscription et Michel Larive de la deuxième du département pourront compter sur les excellents scores de Jean-Luc Mélenchon à cette Présidentielle pour convaincre leurs électeurs.
Une France Insoumise qui risque elle aussi de rafler de nouveaux sièges notamment dans les circonscriptions de Haute-Garonne qui englobent Toulouse.
Le leader de la France Insoumise est en effet arrivé en tête le 10 avril dernier dans la ville rose avec 36,9% des suffrages, loin devant Emmanuel Macron à 26,4%.