Une dizaine de cars de CRS se sont massés face aux arènes de Nîmes et ont formé deux barrages ce jeudi matin pour filtrer les accès au tribunal. 18 aficionados sont jugés pour violences contre des militants anti-corrida en 2011 dans les arènes gardoises de Rodilhan.
Le procès au cours duquel 18 aficionados doivent être jugés en correctionnelle pour des violences contre des militants anti-corrida en 2011 dans les arènes de Rodilhan a débuté jeudi matin sous haute surveillance à Nîmes. Dès les premières heures de la matinée, une dizaine de cars de CRS se
sont massés face aux arènes et ont formé deux barrages afin de filtrer les accès au tribunal. Ce déploiement vise à empêcher des affrontements entre pro et anti qui avaient annoncé des rassemblements concurrents.
47 victimes pour ce procès hors norme qui s'achèvera vendredi 15 janvier 2016.
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©France 3 pays gardois
Manifestation sur les marches du tribunal de Nîmes
Des militants du Comité radicalement anti-corrida (Crac) et d'autres organisations anti-corrida, ne pouvant avoir accès au tribunal, ont déployé devant les marches de la Cour d'appel des photos des blessures et violences infligées par des partisans de la corrida à des "anti" qui s'étaient enchaînés au milieu de la piste des arènes le 8 octobre 2011à Rodilhan.
"Nous sommes ici dans une ville qui perpétue la barbarie pour soutenir ceux qui se sont fait lyncher alors qu'ils étaient sans défense", a déclaré à l'AFP une militante belge anti-corrida. "Les pro-corrida ont montré à Rodilhan leur véritable visage, celui de la brutalité la plus sauvage".
Passant devant ces clichés explicites, souvent des gros plans de visages tuméfiés, des passants pro-corrida se disent "indignés qu'on laisse ces gens-là servir leur propagande".
"Les anti-corridas provoquent et insultent notre culture et se présentent ensuite en pauvres victimes", assure un pro-corrida.
Le marie de Rodilhan, Serge Reder, figure parmi les 18 aficionados inculpés de "violence commise en réunion", "vol avec violence", "violence aggravée par deux circonstances suivie d'incapacité supérieur à huit jours".
Quarante sept victimes ont été convoquées pour ce procès hors norme qui se tiendra exceptionnellement jusqu'à vendredi dans la salle des assises, tout près des arènes de Nîmes, que les anti-corrida considèrent comme un "chaudron de la torture".
Le rappel des faits
Le 8 octobre 2011, des dizaines de militants anti-corrida avaient monté une opération pour empêcher la tenue de la finale de "Graine de toreros" dans les arènes du village de Rodilhan, à 6 km à l'est de Nîmes. Ils s'étaient notamment enchaînés au niveau de la taille en déclenchant des fumigènes rouge-sang, avant de scander "abolition !", le poing levé. Ou encore, "la torture n'est pas notre culture !" Entravés et à genoux, certains militants avaient ensuite été frappés à coup de poing et de pied et brutalement traînés au sol alors qu'ils étaient incapables de se défendre.
Retour en images sur les violences qui ont entraîné le procès des pro et anti-corrida.
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©F3 Pays gardois
Jean-Pierre Garrigues, président du Comité radicalement anti-corrida (Crac) est également poursuivi en tant qu'organisateur d'une manifestation non autorisée mais il sera absent pour raison de santé, a fait savoir son association.