Mardi 22 octobre 2019, au deuxième jour du procès de Sophie Masala poursuivie pour le meurtre de sa collègue Maryline Planche, des experts en informatique et téléphonie en ont dit - presque - autant que les enquêteurs.
Il était un temps, en cours d'assises, où les seules preuves étaient humaines (les témoins) ou biologiques (ADN). Désormais, il y a le numérique.
Mardi 22 octobre 2019, deux experts en informatique et téléphonie sont passés à la barre, devant la cour d'assises de la Haute-Garonne. Et ils en ont dit beaucoup.
Leur mission : analyser l'ordinateur et le téléphone de l'accusée.
Que dit l'analyse du smartphone de Maryline Planche ? Trois déclarations d'amour à l'adresse de Sophie Masala dont on sait aujourd'hui qu'elles sont inventées et fabriquées par l'accusée. Par SMS. Après la mort de sa victime.Mais qu'en est-il de l'ordinateur de l'accusée ? La navigation sur internet indique que Sophie Masala, outre ses consultations de sites "pour adultes", a fait des recherches multipliées sur la résidence de Maryline Planche, sa victime. Et ce, un mois avant les faits.
Puis, après le meurtre, elle rentre à des dizaines de reprises le nom de Maryline Planche dans un moteur de recherche. Avant de se renseigner sur les thèmes suivants : "Tout corps plongé dans un liquide", "Nécrose", "Archimède pour les nuls", "SMS masqué", "J'ai renversé du Destop sur ma peau".
Par la suite, elle fait des recherches pour un voyage en Corse. "J'avais l'intention de faire croire que Maryline y partait. Pour continuer à gagner du temps", explique, un peu confuse, Sophie Masala à la cour.
Ce que dit son smartphone est tout aussi troublant. Elle rentre sur le moteur de recherche des phrases comme : "Pourquoi je gâche toujours tout ?", "Géolocalisation SMS", "Kleptomanie", "Tickets resto", "Faute lourde et indemnisation Pôle Emploi", "résidence sous vidéo-surveillance", "comment chasser des odeurs de viande avariée?". Et pour finir, "Commissariat Minimes".
Tout le déroulement d'une affaire, à travers un téléphone et un ordinateur...