Procès de Julien Sanchez : délibéré au 10 mars pour le maire FN de Beaucaire

Le jugement concernant Julien Sanchez a été mis en délibéré au 10 mars. Le maire Front national de Beaucaire comparaissait jeudi 7 janvier devant le tribunal correctionnel de Nîmes après la plainte pour discrimination de six commerçants maghrébins de la ville gardoise.

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Il faudra donc attendre le 10 mars prochain pour connaître le jugement concernant Julien Sanchez, maire Front national (FN) de Beaucaire, qui comparaissait jeudi 7 janvier devant le tribunal correctionnel de Nîmes après la plainte pour discrimination de six commerçants maghrébins de sa ville.

Entrave à l'exercice d'activité économique 

Cette plainte pour "entrave à l'exercice d'activité économique par dépositaire de l'autorité publique à raison de l'origine, l'ethnie ou la nationalité" avait été déposée après deux arrêtés municipaux pris par Julien Sanchez les 16 et 17 juin 2015, au début du ramadan. Ces textes interdisent notamment l'activité "des épiceries, primeurs et commerce de distribution" à partir de 23 heures dans certaines rues seulement.

Cité à comparaître à 14 heures au tribunal de Nîmes, le jeune maire FN de Beaucaire a dû attendre quatre heures sur des bancs où se sont côtoyés parfois de manière houleuse ses soutiens et ses opposants. Le président du tribunal a dû faire calmer les clameurs à plusieurs reprises et a menacé de faire évacuer la salle.

On essaie de nous nuire, de nous atteindre politiquement, a affirmé Julien Sanchez. On nous accuse d'islamophobie alors qu'il s'agit de nuisances sonores. Je ne vois pas le rapport."


Julien Sanchez a eu des échanges tendus avec le président Jean-Pierre Bandiera, qui, lassé que le jeune maire élude ses questions, lui a notamment lancé : "Ne vous faites pas plus stupide que vous n'êtes". "Je ne suis pas assistante sociale", a de son côté répondu l'élu à la question de savoir pourquoi il n'avait pas consulté les commerçants avant de prendre ces arrêtés.

L'avocate du maire FN, Sylvie Josserand, a réclamé la relaxe et accusé les parties civiles de vouloir "mêler le droit à la politique" pour "dégommer" Julien Sanchez avec un "délit bidon".

L'avocate des plaignants conteste les troubles de voisinage

 Les troubles de voisinage évoqués n'existent pas. Où sont les procès verbaux des policiers municipaux ?", a interrogé  Me Khadija Aoudia, représentant six commerçants d'origine maghrébine. Avant de poursuivre : "la cause est ailleurs, le fondement inavoué est la discrimination" selon l'origine et la religion.


Pour Abdallah Zekri, le président de l'Observatoire national contre l'islamophobie au sein du Conseil français du culte musulman (CFCM), qui s'est porté partie civile dans cette affaire, les motivations de ces arrêtés sont "clairement discriminatoires et islamophobes".

Le 26 août, le tribunal administratif de Nîmes avait débouté les commerçants de leur demande de remboursement de 3 000 euros de frais de justice. Le tribunal avait constaté le non-lieu à statuer, dans la mesure où les arrêtés incriminés ont depuis été abrogés et remplacés par des textes similaires le 19 août, ce qui n'a en revanche pas éteint l'action devant le tribunal correctionnel.

Les commerçants, présents à l'audience, réclament chacun 5 000 euros de dommages et intérêts.

Reportage à Nîmes de T. 
Will, F. Garel, B. Pansiot-Villon et S. Colpaert :
Intervenants : Sonia Saadouni, gérante d'une pizzeria; Julien Sanchez, maire de Beaucaire; Me Khadija Aoudia, avocate des six commerçants. ©France 3 LR

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