Alors que les épreuves d'E3C (épreuves communes de contrôle continu) du baccalauréat ont commencé, un peu partout parents d'élèves et professeurs organisent des actions de protestation contre cette réforme. Le point dans la région.
Dans le Lot, une quarantaine d'enseignants grévistes du lycée Clément Marot à Cahors se sont mobilisés ce mardi matin. Ils ont dressé une haie d'honneur à l'entrée de l'établissement, habillés de noirs et baillonnés.
Leurs pancartes "Sois prof et tais-toi!", répondent à une lettre du Recteur envoyée à 9 d'entre eux, qui les menace de sanctions, suite à une grève contre la tenue des épreuves d'E3C.
Des épreuves "impréparées et précipitées"
Des épreuves, que les professeurs mobilisés contestent car trop "impréparées et précipitées". "On n'a pas le droit de s'exprimer sur une réforme organisée à la hâte" déclare l'un d'eux.Le même type de lettres a été envoyée à 6 enseignants du lycée Bourdelle de Montauban, suite au blocage des épreuves E3C, lundi 20 janvier 2020. Eux aussi ont reçu un courrier leur rappelant les sanctions auxquelles ils s'exposent avec ce type d'action. Ce mardi matin, comme la veille, ils ont organisé un débrayage d'une heure. Ils doivent être reçu mardi midi à l'Inspection d'Académie de Montauban par le directeur académique des services de l'Éducation nationale (Dasen).
D'autres actions ont eu lieu notamment en Aveyron, au lycée Jean Vigo de Millau. Des élèves ont bloqué l'entrée, avec des pancartes comme : "Ci-gît le bac national" ou "sujets dévoilés, avenir en danger".
"Des élèves auto-entrepreneurs"
A Pins-Justaret en Haute-Garonne, une mobilisation au lycée polyvalent Jean-Pierre Vernant a aussi été organisée ce mardi matin par une cinquantaine d'enseignants, d'élèves et de parents d'élèves, eux-aussi opposés à ces nouvelles épreuves de contrôle continu du baccalauréat. Dans ce cadre, les parents d'élèves de premières ont reçu un courriel du proviseur leur notifiant que la législation ne reconnaissait pas le droit de grève aux lycéens et que ceux qui participeraient à la grève se verraient attribué la note de zéro.
Jeanne Lafourcade, déléguée parents FCPE à Pins Justaret, dénonce "la pression énorme mise sur les élèves. Ils sont considérés comme des auto-entrepreneurs, ils doivent gérer eux-mêmes leur avenir, leurs examens. Et en cas d'échec la responsabilité leur revient, il n'y a plus de responsabilité collective."