Les constats de l'ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage) concernant les dégâts liés aux ours dans deux vallées sont suspendus. Et ce, tant que la sécurité des agents est menacée par les anti-ours. Cette décision fait suite notamment à l'incendie d'un véhicule d'agents.
La décision est prise depuis ce mardi 23 juillet. L'ONCFS, en charge de la gestion des espaces ruraux, n'assurera plus de constats de dégâts liés aux ours dans les Pyrénées. Ces constats permettent aux éleveurs de recevoir une indemnisation. Leur suspension répond à des menaces subies par des agents de l'Office en Ariège.
La situation est assez inquiétante pour nous.
Nicolas Alban, délégué régional de l'ONCFS, est préoccupé par différents incidents et menaces à l'encontre d'agents de l'Office.
Incendie d'un véhicule
Mercredi 17 juillet, deux voitures ont été retrouvées brûlées dans la commune d'Auzat. L'une d'elle appartenait à l'ONCFS.
La préfète, Chantal Mauchet qualifie cet acte d'"irresponsable".
Une enquête a été ouverte sous la direction du parquet de Foix (09). Elle est menée par la brigade de gendarmerie de Tarascon sur Ariège. Les investigations devraient permettre d'identifier les auteurs de cet incendie.
Zones dangereuses pour les agents
Les constats de dégâts liés aux ours sont suspendus dans des zones où les "conditions de sécurité ne sont pas réunies". A savoir : les vallées d'Aston et de Vicdessos, près des frontières de l'Andorre et de l'Espagne.
Pour le directeur régional de l'ONCFS, Nicolas Alban, cette suspension durera jusqu'au retour à un climat apaisé. Il rappelle que toutes les autres missions de l'Office continuent sur cette zone.
A ma connaissance, c'est la première fois qu'on en arrive là, c'est tout à fait regrettable. Ca ne rend pas service aux éleveurs. Mais c'est une question de sécurité. On travaille actuellement pour rétablir un climat apaisé.
Nouveau dispositif d'indemnisation
La suspension de ces constats intervient au moment de l'annonce du gouvernement d'un nouveau dispositif unifié, pour indemniser les éleveurs des pertes liées aux attaques de loups, d'ours et de lynx. Désormais, le barème est unique pour tous les dégâts, quel que soit le prédateur, d'après les ministères de la Transition écologique et de l'Agriculture.
A la fin du mois de juin, des élus et éleveurs de l'Ariège avaient demandé à l'Etat de retirer les ours présents dans la nature, après la mort de plus de 250 brebis suite, selon la préfecture, à la présence d'un ours. Actuellement, il y aurait plus d'une quarantaine d'ours dans le massif pyrénéen.
Selon la FDSEA :
Avec 48 ours répartis sur 11 communes ariégeoises, les dégâts causés par ces prédateurs augmentent de façon exponentielle: + 25 % de dossiers de dommages d'ours par rapport à la même date l'an passé.
Les constats de dégâts liés aux ours dans les deux vallées des Pyrénées sont donc indispensables pour les éleveurs. En les suspendant, l'ONCFS espère une prise de conscience et un retour à la sécurité pour ses agents.